Effondrement d’un pont à Boukhlifa (Béjaïa)

19/01/2025 mis à jour: 01:37
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La population de Béjaïa s’est réveillée hier matin constatant les dégâts occasionnés par les fortes précipitations de la nuit du 17 au 18 janvier, où les quantités d’eau enregistrées ont passé de 60 à 80 mm sur les villes côtières, en plus des neiges qui se sont abattues sur les reliefs montagneux. 

Fort heureusement, on ne dénombre aucune victime ces dernières 24 heures, en dehors d’importants dégâts matériels, et le sauvetage par la Protection civile d’une trentaine de personnes, qui se sont fait piéger par la neige dans la forêt d’Akfadou. L’une des localités les touchées par ces pluies diluviennes est le chef-lieu de la commune de Taskeriout, à 60 km à l’est de Béjaïa, à cause de la crue de oued Aguerioun. D’innombrables dégâts matériels ont été déplorés. En effet, les eaux déchaînées de l’oued ont détruit des pans entiers de la chaussée des deux côtés des berges, provoquant d’importants dommages sur les réseaux routiers, d’AEP et de l’assainissement. 

En plus des installations d’un chantier d’une entreprise turque emportées, dont des engins et autres équipements. Implantées sur les berges de l’oued, des habitations ont été menacées directement par la crue, ce qui a obligé leurs occupants à évacuer les lieux et d’attendre la décrue, et de regagner leurs maisons. A ce propos, les élus de la commune interpellent «les autorités locales dans le but d’accélérer la mise à jour de l’étude de confortement et d’aménagement des berges de l’oued, dont la remontée des eaux menace chaque hiver les habitations situées à quelques mètres seulement du cours d’eau». 

 Ainsi, la plupart des secteurs essentiels ont été affectés par cet épisode pluvieux classé niveau 3. Transport, alimentation en eau potable et en électricité, scolarité, route, la vie sociale et économique est sensiblement perturbée, ce qui a nécessité le déploiement, sur le terrain, de tous les moyens humains et matériels des administrations civiles et militaires pour rétablir la situation et surtout veiller à la sécurité des citoyens. 

Des coupures intempestives d’électricité ont été signalées à travers plusieurs localités, que la Sonelgaz s’attelle à rétablir en dépit de la difficulté de la tâche, la perturbation climatique n’étant pas près d’enregistrer ses premières accalmies, notamment dans la soirée du 18 au 19 janvier. Les services de l’Algérienne des eaux se tiennent eux aussi prêts à intervenir, dès la baisse du niveau de l’eau, afin de pouvoir réparer un énième déboîtement de la conduite 700 mm de la source Bleue, longeant l’oued Aguerioune, rompue par la force des torrents. 

Cette rupture de la conduite prive actuellement pas moins de 5 communes d’eau potable, à savoir Kherrata, Taskeriout, Aït Smaïl, Tichy et Tala Hamza, à l’est de la wilaya. Alimentés également depuis la même source, 21 quartiers dans le chef-lieu de la wilaya de Béjaïa sont également touchés et nécessitent un approvisionnement en camions-citernes.  

Conforter les berges des Oueds

Outre les dizaines d’établissements scolaires qui ont connu des infiltrations et des inondations, les responsables de l’Université Abderrahmane Mira de Béjaïa ont, quant à eux, reporté les examens de fin de semestre au 20 janvier, si les conditions météorologiques le permettent. L’accès aux différents campus est rendu quasi impossible devant les «étangs » qui se forment à la moindre averse à l’intérieur et à l’extérieur des établissements universitaires de Targua Ouzemmour et Aboudaou. 

Durant la journée d’hier, les services communaux et ceux de la direction des travaux publics, à travers ses subdivisions, ont fourni des efforts considérables afin de dégager des routes obstruées, que ce soit par la neige, les coulées de boue ou par des rochers se décrochant dangereusement sur les routes depuis les falaises, notamment sur la RN9 (Béjaïa-Kherrata) ou la RN12 (Béjaïa-Tizi Ouzou). 

Dans la commune de Boukhlifa, la route est coupée à cause de l’effondrement d’un pont reliant la commune de Boukhlifa (Béjaïa) à ses villages et à la wilaya de Sétif. Dans la vallée de la Soummam, les sempiternels problèmes d’inondations marquant des bouts d’autoroute au niveau d’Ibourassen (Oued Ghir) et le sens unique d’El Kseur, sur la RN12, ont  rendu la circulation difficile, voire impossible par endroits. Le même son de cloche est parvenu de l’entrée sud de la ville de Béjaïa, à Bir Slam. 

Les travaux de drainage et d’assainissement engagés récemment n’ont visiblement pas servi à absorber toutes ces eaux pluviales, rendant l’accès en ville problématique. 

Certes, la population de Béjaïa est restée attentive aux multiples appels des autorités, qui préconisent la prudence sur les routes. Cependant, les citoyens de leur côté attendent des actions concrètes et des solutions définitives aux inondations récurrentes dans les centres urbains, sur la RN12 (El Kseur-Oued Ghir et Bir Slam) et le traitement du phénomène de la remontée des eaux des oueds.   
 

Béjaïa 
de notre bureau Nordine Douici

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