Après l’effondrement d’un bloc d’habitations, dans la soirée de vendredi dernier, à Béchar, des mesures ont été prises pour prendre en charge des familles sinistrées. Les 16 familles évacuées, composées chacune de 5 à 6 membres, ont été prises en charge dans les heures qui ont suivi par les autorités locales en les relogeant provisoirement sur le lieu-dit Tighline, au nord-est de la ville.
Ces familles ont aussi bénéficié de couvertures, de réchauds à gaz et de denrées alimentaires. Car elles ont laissé derrière elles leurs effets personnels et habillements, enfouis sous les gravats du bloc d’habitations en ruine. L’écroulement du bloc d’habitations continue de défrayer la chronique locale et de susciter la polémique au sein de la population sur ses causes.
La population n’arrive pas à comprendre comment cette bâtisse habitée par une dizaine de citoyens et inaugurée en 2013 vient de s'effondrer. Plusieurs hypothèses sont alors avancées et celle privilégiée est celle de l’infiltration des eaux des intempéries du mois de septembre dernier, ou encore des malfaçons de maçonnerie après l’apparition de grosses fissures sur les murs à l’intérieur des foyers dès la matinée de vendredi.
Mais toutes ces hypothèses viennent d’être balayées par les conclusions préliminaires sur les causes l’affaissement de l’immeuble rendues hier. Les experts dépêchés samedi par le ministère de l’Habitat et en collaboration avec les services techniques (CTC) de la wilaya ont constaté la disparition des piliers de soutenance à l’intérieur des locaux commerciaux situés au rez-de-chaussée de l’immeuble, en particulier au niveau d’un café et d’une superette. Leurs propriétaires auraient scié les piliers de soutenance à l’intérieur de ces commerces pour les agrandir et gagner de l’espace.
La commission dépêchée sur les lieux se penche également sur la solidité des plateformes en béton armé et leur dosage en ciment selon les normes. En attendant, les résultats définitifs de l’expertise, il ne fait plus de doute sur l’implication non pas de l’entrepreneur qui a construit la bâtisse mais des propriétaires des commerces, affirme-t-on avec insistance. Ces derniers auraient agit en modifiant, selon leur humeur, l’ossature sur laquelle repose le socle de l’édifice sans avis des services techniques de la wilaya.