Ecole : l’urgence d’un retour à la normale

30/08/2022 mis à jour: 13:05
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On espérait une rentrée scolaire à peu près normale après deux années pénibles dues à la pandémie. Visiblement, ce n’est pas encore gagné. Car, si la situation sanitaire s’est nettement améliorée, beaucoup d’indices laissent entrevoir que cette rentrée 2022-2023 ne sera pas des plus sereines. 

Déjà, les parents d’élèves sont restés des semaines entières dans le flou à propos de la date exacte de la reprise des classes, et ce n’est que dimanche qu’elle a été enfin fixée. C’est le 21 septembre, comme annoncé en Conseil des ministres. 
 

Le même Conseil des ministres n’a cependant pas tranché sur le format des classes pédagogiques pour cette année scolaire. Il a précisé simplement que le chef de l’Etat «a donné instruction au Premier ministre à l’effet d’assurer la coordination entre les secteurs de l’Education et de la Santé, en vue de tenir une réunion dans les meilleurs délais, avec la participation des associations des parents d’élèves, afin de statuer sur la possibilité de reprise des cours selon le système habituel».
 

Pour les parents, c’est un réel sujet d’inquiétude. Et pour cause : le système de la double vacation a montré ses limites. Pour la majorité des élèves, il est synonyme d’une année scolaire escamotée. Cela a été presqu’une année blanche pour certains, et beaucoup ont été au bord du décrochage scolaire. 

Le système de la double vacation, faut-il le rappeler, avait été mis en place dans l’urgence, dans le cadre du plan de prévention contre la Covid. La conséquence immédiate de cette réorganisation a été la réduction du volume horaire hebdomadaire pour toutes les matières. 

On a vu également des trimestres raccourcis, alors que les parents d’élèves espéraient qu’au contraire, l’année scolaire serait «rallongée» de façon à pouvoir terminer le programme. Ainsi, dès la mi-mai, nos gamins étaient déjà en vacances, ce qui leur fera au total quatre long mois de vide pédagogique. 
 

Toutes ces heures de cours amputées sur l’emploi du temps de référence se sont traduites par des leçons tronquées et des notions-clés à peine survolées, ce qui ne manquera pas de laisser des traces sur la qualité de l’enseignement dispensé. 

D’ailleurs, les effets de ces perturbations se sont fait immédiatement sentir au niveau des classes d’examen, comme on l’a constaté en juin dernier avec les épreuves du BEM où le taux de réussite enregistré n’a pas dépassé les 59%. Nous n’avons pas toutes les données en main, mais la sagesse recommande de renouer au plus vite avec le système d’enseignement normal. 

On ne peut pas se permettre une troisième année scolaire au contenu famélique. C’est tout le cursus de nos élèves qui risque d’être sérieusement compromis sans un retour à une scolarité à plein régime.

 Si l’on persiste avec cet enseignement appauvri, cela ne fera qu’aggraver l’échec scolaire. Et ce n’est pas en révisant à la baisse la moyenne d’admission au bac qu’on sauvera l’avenir de nos enfants. 

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