Le Front contre la répression créé le 5 mars dernier continue de dénoncer le «climat de terreur imposé dans le pays engendrant des atteintes massives et systématiques aux droits humains».
Ce front composé de plusieurs organisations politiques exige la libération de tous les détenus d’opinion incarcérés depuis février 2019, l’arrêt des poursuites judiciaires contre les militants, la réhabilitation «pleine et entière» des détenus et enfin l’abrogation des lois liberticides et le libre exercice des libertés fondamentales.
Les animateurs du Front antirépression ont exprimé leur «indignation» suite à la condamnation à trois ans de prison ferme du militant anti-gaz de schiste, Mohad Gasmi, pour ses opinions et activités politiques par le tribunal d’Adrar et estime que cette «lourde condamnation vient rappeler que l’apaisement n’est pas dans l’agenda du régime».
Le front interpelle les autorités sur le cas du blogueur Merzouk Touati, détenu à la prison de Laghouat, située à 500 km de son domicile et qui «se trouve dans un état critique suite à sa grève de la faim, ultime recours pour lui pour dénoncer sa situation insupportable».
Le front exige sa libération sans délai. Le front s’est également élevé contre la convocation policière de Zoubida Assoul, présidente de l’UCP, pour s’expliquer sur ses activités partisanes et considère cet acte comme une «dérive et une atteinte au multipartisme».
Pour les acteurs de ce front, réunis hier, «la libération sur décision politique du pouvoir d’une soixantaine de détenus d’opinion démontre une fois de plus le caractère arbitraire du système et de son appareil judiciaire».
Et pour preuve : des centaines d’autres détenus sont toujours incarcérés pour les mêmes chefs d’inculpation. Pour le front, les libérations de «manœuvres pour tromper la vigilance politique du peuple et tenter de démobiliser toutes actions d’organisations de luttes et de résistances contre la dérive totalitaire du système».
Les acteurs de ce front dénoncent la poursuite de la politique d’arrestations de militants de tous bords politiques et l’organisation dans des «parodies de procès dans tout le pays dans l’objectif de maintenir un climat de terreur».
A cet effet, il appelle à se mobiliser en urgence contre le maintien de procès par vidéoconférence, très contestés par les détenus et leur avocats, et à défendre le droit à des procès publics pour tous.