Tenu du 7 au 9 février 2022 à l’université de Ouargla, le premier Séminaire international sur la synthèse des matériaux et la surveillance environnementale (ISMSEM 2022) s’est voulu un espace d’échanges scientifiques que les dernières avancées technologiques et applications des nanostructures et nanomatériaux synthétisés et de partage d’expériences des résultats de recherche, des tendances et préoccupations les plus récentes ainsi que les solutions adoptées dans les domaines de la synthèse, de la caractérisation et du traitement des matériaux. Il a également offert une opportunité aux entrepreneurs et investisseurs pour découvrir et discuter autour de thèmes de recherche liés à leurs activités industrielles. Parmi les jeunes chercheurs en génie des procédés chargés de la coordination des travaux, le Dr Fethi Achi. Entretien.
- Votre séminaire se voulait porteur d’innovation et de vision future, quels ont été, selon vous, les produits et procédés écologiquesphares présentés lors des travaux ?
Parmi plus de 400 travaux scientifiques innovants, je retiendrais les nouvelles méthodes pour l’exploitation des fibres de cactus ainsi que l’exploitation de matières à base de cellulose et l’extraction des variétés de plantes pour la lutte contre la corrosion mais aussi l’utilisation des matières à base de carbone pour pouvoir adsorber les polluants dans l’eau.
Un autre projet de recherche réalisé à l’université de Kasdi Merbah de Ouargla a présenté une technique innovante de la production d’une gélatine (halal) à partir des déchets de peau de dromadaire. Le centre de développement des énergies renouvelables (CDER) a quant à lui présenté plusieurs projets dont un vise à multiplier la puissance de la plaque photovoltaïque.
Actuellement, l’Algérie encourage tout effort visant à exploiter les énergies renouvelables d’une manière intelligente. A titre d’exemple, l’amélioration du rendement des plaques photovoltaïques est l’un des projets de recherche exposé lors du séminaire par un chercheur affilié au Centre de développement des énergies renouvelables.
Aussi, la biosynthèse des nanoparticules à partir des plantes naturelles est une méthode verte innovante récemment adoptée par les chercheurs algériens. Tous les projets ont démontré une innovation certaine, mais je retiendrai en particulier celui de la fabrication d’une glacière thermoélectrique à module Peltier bi-étagée (et l’installation d’un système expérimental de micro-réseau photovoltaïque-éolien-stockage-réseau-diesel réaliséspar le groupe du CDER.
- Ce séminaire a-t-il mis en exergue de nouveaux modes organisationnels du travail, de la répartition des tâches… au sein de l’industrie entre autres, pouvant impacter ce domaine et donner lieu à des améliorations dans la gestion au niveau national et international ?
La publication d’un article scientifique pour l’objectif de soutenir la thèse est l’idée générale qui préoccupe le thésard. Dans ce sens, les experts de la science humaine peuvent mettre la lumière sur l’idée de la réalisation des projets de recherche pour faire face aux limitations et aux défis que l’industrie impose.
Aussi, pour bien faire la distinction entre l’interprétation des résultats et l’applicabilité des résultats afin d’orienter le comportement du thésard vers le vrai objectif de la formation en sciences appliquées.
Sur le plan organisationnel, les experts de la science humaine peuvent également chercher une formule de gestion des personnels des laboratoires de recherches. A titre d’exemple, la formule tertiaire bien adoptée par le monde entier : directeur du projet-PostDoc-doctorants est un système pyramidal très efficace.
- Quelles sont les principales recommandations et nouvelles pistes de recherches ?
Nous avons notamment vivement recommandé que les manifestations scientifiques en sciences appliquées réservent une partie aux projets réels où le communiquant ne se contente pas de discuter les résultats de recherche mais plutôt la faisabilité de son projet en ramenant son prototype réalisé.
Ce concept a été appliqué dans ce séminaire. Actuellement, les laboratoires de recherche en génie des matériaux concentrent leur effort à la découverte des nouveaux composites biodégradables ou synthétisés par des méthodes vertes, l’exploitation des bio polymères et des biomatériaux pour la lutte contre la pollution, la purification de l’eau, et pour la conservation de l’énergie (fabrication des biopiles).