La direction de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a célébré, hier, le double anniversaire de la création de la centrale syndicale et de la nationalisation des hydrocarbures.
Après avoir participé, la veille, à la cérémonie officielle organisée à Timimoune, le patron de l’UGTA, Amar Takjout, a réuni, dans la matinée d’hier, plusieurs dizaines de travailleurs au Palais du peuple à Alger, qui abrite le siège national de l’organisation, pour fêter avec eux cette occasion. Mais pas seulement.
Préparé «depuis plusieurs semaines», selon la déclaration de Amar Takjout, le rassemblement a été aussi une occasion pour affirmer son engagement à «remettre l’UGTA sur les rails de la défense des droits des travailleurs». «Aujourd’hui, c’est la fête des travailleurs. Je n’accepte pas qu’elle soit récupérée. Ils (les travailleurs, ndlr) ont toujours été au-devant de la scène pour défendre l’Algérie.
Ce sont eux qui ont fait la Révolution à partir de 1956. Beaucoup ne le savent pas, surtout les nouvelles générations, la nationalisation des hydrocarbures a eu lieu aussi grâce à eux.
Cette nationalisation a été annoncée ici, en 1971 (référence au discours du président Boumediene prononcé au siège de l’UGTA, ndlr)», lance-t-il, sous un tonnerre d’applaudissements des employés des secteurs, public et privé, affiliés à l’UGTA venus nombreux pour marquer l’événement.
A ces derniers, l’orateur adresse des messages. «Vous n’êtes pas venus ici pour rien. Cette mobilisation était en préparation depuis des semaines. Il y a un objectif : c’est pour dire que les travailleurs sont unis, organisés et mobilisés.
C’est ainsi que les responsables seront obligés de vous respecter», déclare-t-il. Et d’ajouter dans le même sens : «Tout le monde doit savoir qu’il faut compter avec vous et non sans vous. Vous êtes une organisation forte. Le capital historique est important. Vous êtes ici pour hisser le drapeau de l’UGTA et tenter de sortir les travailleurs de la misère.»
Poursuivant, Amar Takjout exprime à nouveau son engagement à défendre seulement les intérêts des travailleurs. «J’ai parlé de l’importance du dialogue social. Certains l’ont interprété comme étant un désaccord avec les dirigeants du pays. Or, j’ai parlé du dialogue social comme une culture qui doit régner dans le pays pour l’aider à aller de l’avant», précise-t-il.
Selon lui, le «seul désaccord qui peut survenir, c’est en relation avec l’intérêt des travailleurs». «Je suis le responsable des travailleurs et je défends leur cause. L’intérêt des travailleurs n’est pas le même que celui des responsables.
Et nous, nous ne nous sommes pas prêts à aller avec celui qui ne répond pas aux revendications des travailleurs», déclare-t-il, affirmant que «l’intérêt doit être mutuel». «Celui qui répond favorablement à nos revendications, nous répondrons à ses sollicitations. Sinon, non !» martèle-t-il, insistant également sur la nécessité de défendre l’intérêt suprême de l’Algérie.
Elu au mois de juillet dernier à la tête de l’UGTA, Amar Takjout tient, à travers sa première rencontre avec la base en tant que premier responsable de cette organisation, à donner forme à sa politique. Parmi les missions qu’il s’est fixé, il a celle de redonner «la légitimité à l’UGTA», qui est «une étape essentielle pour remobiliser les travailleurs».