Les distorsions et les disparités sont criantes en matière de déploiement du tissu industriel en Algérie. Les chiffres dévoilés, lundi, par le directeur de la veille stratégique au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Bachir Kechroud, le montrent clairement.
Invité hier sur les ondes de la Radio nationale (Chaîne II), le représentant du ministère de l’Industrie a indiqué que 7 wilayas sur 58 représentent 50% de l’emploi industriel. L’autre moitié est partagée entre 51 wilayas. Parallèlement, 5 wilayas accaparent 50% de l’investissement consenti pour le pays.
Ce constat alarmant vient rappeler l’effort qui reste à faire pour assurer un développement économique et industriel équilibré qui prend en charge les besoins régionaux. Et ce, tout en saisissant les richesses et les potentialités que recèlent les wilayas du pays de manière à maintenir les compétences localement et à créer des richesses.
Un travail qui passe par la satisfaction des attentes des investisseurs en matière de foncier notamment. Sur ce point, ce ne sont pas les orientations qui manquent pourtant.
A chacune de ses visites à travers différentes régions du pays, le ministre de l’Industrie, Ali Aoun, insiste sur l’effet d’accélérer le processus de récupération du foncier industriel non exploité pour l’affecter à de «vrais investisseurs». Des commissions de wilaya ont même été chargées d’identifier et de recenser les «actifs excédentaires» des entreprises publiques économiques, considérés «non nécessaires» à leur activité, pour les céder à des opérateurs économiques.
L’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) travaille également sur ce dossier. Début juin, le directeur général de cette agence, Omar Rekkache, a annoncé la signature de 21 décisions finales d’octroi de foncier économique destiné à la réalisation de projets d’investissement, et le lancement prochain de la réalisation de projets structurants au niveau de plusieurs wilayas.
Le DG de l’AAPI a dans ce sens souligné l’attachement à la répartition de ces projets sur différentes régions du pays. Une manière de reconnaître justement le déséquilibre en matière de répartition des entreprises industrielles à travers le pays.
Un déséquilibre qui, faut-il le noter, est à l’origine de l’exode vers le nord du pays et l’accentuation du chômage dans certaines régions du pays, notamment le Sud et les Hauts-Plateaux où les besoins en investissements sont importants. D’où la nécessité de mettre en œuvre des plans locaux.
Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, a dans ce sens annoncé, la semaine dernière à partir de Naâma, la rupture avec les anciens modèles dans le développement local. La nouvelle approche met l’accent sur la reprise du développement dans les wilayas, en corrigeant les déséquilibres de développement enregistrés.