L’effort d’efficacité énergétique consenti par les communes est insuffisant et ne permet pas d’atteindre les objectifs retenus à l’horizon 2030.
Les collectivités locales ne contribuent pas suffisamment à l’effort de développement et de la généralisation des énergies renouvelables. C’est le constat fait par la cour des comptes à l’issue des contrôles effectués en 2024 dans plusieurs communes, dont Boumerdès, Bouira, Azazga, Tizi Ouzou, Lakhdaria, Ouled Aissa et Benchoud. Le contrôle a porté sur les actions entreprises dans le domaine de l’éclairage public, notamment la généralisation des lampes LED, à l’effet de réduire la consommation des énergies fossiles.
Dans son rapport, la cour des comptes a relevé l’absence d’inventaire, précisant que les chiffres relatifs à l’éclairage public sont donnés approximativement par les communes. A Tizi Ouzou, il a été recensé 18 000 points lumineux, Bouira 9035 dont 6480 LED, Azazga 12 457, Lakhdaria 3300, Ouled Aissa 1285, etc.
«En dépit de cet effort louable de recensement des points lumineux, la connaissance du réseau reste à parfaire notamment en termes de la qualité des points lumineux, de linéaire de câbles aériens ou souterrains et des différents composants ; mats, candélabres et luminaires», a-t-on indiqué dans le même document.
En termes d’investissement, des budgets colossaux ont été consacrés à ce volet, mais l’effort d’efficacité énergétique consenti par les communes à travers la substitution des lampes conventionnelles par d’autres moins énergivores est insuffisant pour atteinte des objectifs retenus à l’horizon 2030, souligne la cour des comptes, ajoutant que le suivi et l’entretien du réseau est largement perfectible pour peu que les communes bénéficient de plus d’assistance et d’accompagnement des autorités de tutelle. A Azaga, le constat est critique, et d’énormes efforts restent à faire en matière de généralisation du LED qui représente 02% de l’ensemble des points lumineux, a-t-on noté.
Absence de planification
Dans la commune de Boumerdès, des dizaines de milliards ont été dépensés dans cette optique, mais cela reste insuffisant. Une étude établie en 2015 par le bureau d’études européen des énergies de demain a conclu que l’éclairage public à lui seul est responsable de plus de la moitié des émissions du gaz à effet de serre (GES) issue du patrimoine de la commune.
Les experts ont révélé également que le secteur du logement consomme 51% de l’énergie produite dans la commune, suivi par le transport, le tertiaire et l’industrie. Pour changer la donne, l’APC s’était engagée à installer des variateurs de tension, des lampadaires LED, des capteurs de présence pour économiser l’énergie.
Des experts de l’UE avaient alors préconisé de réaliser des pistes cyclables, des chauffe-eau solaires au niveau des hôtels, des écoles et des mosquées de la ville pour économiser l’énergie et réduire les émissions des GES, etc. Bien que ces solutions ne demandent pas assez d’argent, l’effort des autorités locales s’était focalisé sur la généralisation des lampes LED recommandées pour leur fiabilité et leur excellent rendement lumineux.
A Tizi Ouzou, un vaste plan a été décidé cette semaine pour l’installation de lampes moins énergivores dans toute la ville et les villages limitrophes. Dans son rapport, la cour des comptes pointe plusieurs lacunes concernant la réalisation et l’entretien de ces installations, évoquant le manque de planification et de personnel qualifié.
En sus de l’absence de suivi et de coordination, les contrôleurs ont constaté que la plupart des opérations sporadiques d’éclairage public sont réalisées sans études préalables indiquant la nature et la consistance des travaux. Une situation qui, concluent-ils, ne favorise pas l’émergence d’une stratégie globale de gestion, d’investissement et de mise en œuvre d’actions liées à la transition énergétique.