Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) tiendra les 3 et 4 juin son sixième congrès ordinaire. Des assises organiques qui verront l’élection d’un nouveau président à la tête du parti, puisque le président sortant, Mohcine Belabbas, a décidé de ne pas briguer un troisième mandat.
Il passe ainsi le flambeau à un autre cadre, qui sera élu par les congressistes. Pour Mohcine Belabbas, il s’agit là de l’expression d’une «conviction profonde» que l’alternance doit être «la règle» dans «tous les partis politiques».
Aux commandes du RCD depuis le 10 mai 2012, après le retrait de Saïd Sadi, Mohcine Belabbas promet d’aider son successeur qui sera, dit-il, son président, puisqu’il n’a pas l’intention de quitter la scène politique et restera militant. Les préparatifs du 6e congrès ont suivi leur cours normal, selon lui. Les assemblées générales électives des congressistes ont été tenues et les délégués au congrès de l’ensemble des wilayas sont connus.
Les précongrès régionaux ont eu lieu en mai dernier et les textes, (programme et statuts) qui ont été transmis aux structures locales, seront soumis aux débats lors de ce rendez-vous important dans la vie d’un parti politique.
Deux candidats ont annoncé publiquement leur intention de briguer la présidence du parti. D’ailleurs, c’est la première fois que le parti connaît une élection aussi ouverte.
Les deux postulants ont entamé leur campagne électorale sur le terrain et ont aussi investi les réseaux sociaux pour faire connaître leurs programmes et leurs projets.
Il s’agit d’Atmane Mazouz, ancien député de Béjaïa et chargé de la communication au sein du RCD. Son programme, s’inscrit, nous confirme-t-il, dans la continuité des principes défendus par le RCD depuis sa création.
M. Mazouz a affiché des dispositions pour «rassembler» la famille de son parti, mais il a mis en garde ceux qui ont déjà quitté le RCD, car ce parti, selon lui, n’est pas «un conteneur qui laisse entrer n’importe qui». A 51 ans, Atmane Mazouz a fait état de d’importance d’avoir un débat d’idées, «seul», selon lui, à même de donner la force au parti.
Ce candidat à la présidence du RCD a fait face, ces trois dernières années, à des pressions et des intimidations pour son engagement, notamment au sein du hirak et dans son parti depuis sa création en 1989. Atmane Mazouz promet de «continuer le combat pour la démocratie».
Face à lui, il y a le candidat Mourad Biatour, âgé d’une trentaine d’années et qui fait figure de jeune loup ambitieux du parti. Arrivé depuis une dizaine d’années dans les rangs du RCD, militant engagé, il a connu une fulgurante ascension jusqu’à devenir membre du secrétariat national chargé de la communication, puis de l’organique.
Dans son programme, il promet lui aussi de préserver l’ultime capital du parti, qui est son autonomie de décision, et de travailler à renforcer la gestion consultative suivant le modèle de la sociale-démocratie et d’impliquer toutes les compétences pour faire du RCD la première force politique en Algérie. Mourad Biatour jouit, comme Atmane Mazouz, d’un capital sympathie auprès de la base militante, ce qui annonce une rude bataille entre les deux candidats.
Sur les réseaux sociaux, la campagne bat son plein pour les deux candidats. Les soutiens d’Atmane Mazouz mettent en avant son parcours, son expérience, sa force de caractère et sa capacité de résistance aux pressions.
Ceux qui défendent et appuient la candidature de Mourad Biatour évoquent souvent sa jeunesse, son dynamisme mais aussi ses nombreuses et brillantes prestations médiatiques, aussi bien au niveau national qu’international.
Ce week-end, lors de ce 6e congrès du RCD, les congressistes choisiront celui qu’ils jugeront le plus apte à bâtir un parti fort et capable de peser sur le cours des événements.