Les pays à faibles revenus devront encore refinancer près de 60 milliards de dollars de dette extérieure chaque année dans les deux prochaines années – à peu près trois fois plus que la moyenne observée entre 2010 et 2020.
L’économie mondiale a évité une crise systémique de la dette pendant les turbulences de ces dernières années, mais les vulnérabilités restent fortes en raison du coût élevé du service de la dette (…).» Tel est le constat du Fonds monétaire international (FMI) qui considère qu’il y a tout lieu de prévenir le danger d’une telle crise en engageant impérativement, pour les pays qui en sont exposées, la restructuration pour «limiter les dommages».
Il s’agit-là en plus de s’inscrire dans une véritable course contre la montre puisque le Fonds que cette action envisagée doit être aussi rapide que possible, car, ajoute-t-il, «les délais aggravent les difficultés en rendant l’ajustement plus difficile et en augmentant les coûts pour les débiteurs et pour les créanciers».
«C’est une situation dans laquelle il n’y a que des perdants», a-t-il considéré. Evoquant le retard de restructuration de certaines dettes souveraines, cette institution de Bretton Woods a souligné qu’elle travaillait à l’accélération de ce processus. «Les avancées réalisées jusqu’ici montrent que le monde peut œuvrer de concert pour réduire les risques», selon le FMI.
Comment compte-t-il s’y prendre ? L’on considère que pour atteindre cet objectif, il faudrait réduire le délai entre l’accord au niveau des services du FMI et les assurances financières des créanciers officiels requises. Le Fonds devrait ainsi intervenir rapidement pour apporter l’aide urgente dont le pays a besoin. En avril dernier, le FMI a entrepris d’importantes réformes en la matière.
«Les pays à faibles revenus devront encore refinancer près de 60 milliards de dollars de dette extérieure chaque année dans les deux prochaines années – à peu près trois fois plus que la moyenne observée entre 2010 et 2020.
Environ 15% des pays à faible revenu sont surendettés et 40% présentent un risque élevé de surendettement», note-t-il. Il informera qu’il exposera ses politiques dans un manuel de la dette souveraine dans le courant de l’année.
Et ensuite d’indiquer que «les pays emprunteurs, les créanciers et la communauté internationale ont tous un rôle à jouer. Les emprunteurs doivent favoriser la croissance économique et augmenter les recettes publiques afin de dégager un espace budgétaire pour financer le développement et les dépenses liées au climat tout en maintenant la dette sur une trajectoire viable».