Les riverains soutiennent qu’ils subissent toutes sortes de nuisances, notamment la nuit, car ces locaux sont ouverts jusqu’à 2h du matin.
Les habitants du grand boulevard de la cité Abdelhafidh Boussouf, dans la banlieue ouest de la ville de Constantine, lancent un appel au wali Abdelkhalek Sayouda, sollicitant son intervention pour mettre un terme à l’anarchie provoquée par un phénomène inouï ayant pris de l’ampleur ces dernières années.
Il s’agit, selon leurs dires, des restaurants qui ont proliféré tout le long de cette grande artère, et dont les propriétaires ont squatté la voie publique, causant par leurs multiples barbecues placés à l’air libre de nombreux préjudices aux habitants et à l’environnement. «Tout a commencé avec un seul restaurant, dont le propriétaire avait squatté une partie d’un espace vert devant les immeubles ; il s’est même permis de raser des arbres pour l’installation des tables et du matériel pour son commerce.
Les citoyens se sont regroupés auparavant pour dénoncer les multiples dépassements de ce restaurateur, avant qu’il ferme durant quelques mois suite à une décision de la justice», a témoigné un des riverains ayant pris attache avec El Watan. Et de révéler : «Après la réouverture de son restaurant, il constate qu’un autre avait squatté les lieux en clôturant le trottoir et en installant les tables sur la voie publique en toute impunité. Il s’est dit pourquoi lui et pas moi.
La passivité des autorités locales était le coup de pouce accordé à l’anarchie totale sur place, où plusieurs restaurants ont pris le pli en occupant la voie publique. Un des propriétaires a réalisé carrément une plateforme sur l’espace public. On a compris qu’il s’agit d’agissements non réglementaires, lorsque les gérants de ces restaurants cachent les tables et les chaises durant la journée et quand les délégations officielles passent par cet endroit.» Les habitants soutiennent que la situation est devenue insupportable en particulier le soir, vu que ces restaurants ne ferment qu’à 2h du matin.
Une situation devenue insupportable
Il n’y a plus de tranquillité pour les citoyens, qui trouvent des difficultés à accéder à leurs appartements à cause des accès aux immeubles squattés et occupés par les clients ou le matériel des restaurants. Nos interlocuteurs s’interrogent sur le silence de toutes les autorités de la wilaya, ceux de la commune, ainsi que les directions de l’environnement, du commerce et de la conservation des forêts.
«Toutes les réglementations sont bafouées dans ces lieux par les tenants de ces barbecues. Des espaces verts ont été abîmés, des arbres coupés, des lieux publics squattés, alors que la santé des habitants est mise en danger à cause de la densité de la fumée que dégage le charbon et qu’ils respirent quotidiennement.
Cela sans oublier les déchets accumulés le lendemain non loin du lycée Malek Haddad», martèle un habitant. Les riverains étaient unanimes à affirmer les multiples et importantes nuisances qu’entraîne la prolifération des barbecues installés à l’air libre devant les cités urbaines. Nos interlocuteurs rappellent que le charbon et la graisse brûlée sont considérés comme une source importante de pollution de l’air.
Ils émettent des particules fines, des gaz à effet de serre et des composés organiques volatils. «Ces polluants peuvent nuire à la santé humaine, à la qualité de l’air et au climat. Ces particules peuvent pénétrer dans les poumons et provoquer des problèmes respiratoires, tels que l’asthme, la bronchite, les allergies et les maladies cardiaques», regrettent-ils.
Pis encore, dixit un des riverains, cet important nombre de barbecues à charbon dans une cité urbaine peut causer des dommages aux immeubles qui font actuellement l’objet d’une opération de réhabilitation et de peinture.
Les fumées et les cendres peuvent noircir les façades et les fenêtres rapidement. Concernant la santé publique, cette dernière ne semble pas inquiéter les responsables locaux ainsi que ces commerçants.
Les habitants sollicitent l’intervention du chef de l’exécutif afin de limiter les nuisances de ces commerces et interdire le squat des espaces publics.
Sachant que toutes les directions concernées ont été saisies par les habitants, qui ont déposé à leur niveau une requête avec photos à l’appui, mais en vain.