Des raids de l'entité sioniste sur Jabaliya font 80 morts : Israël bombarde les écoles de Ghaza

19/11/2023 mis à jour: 00:53
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La majorité des victimes des bombardements de l'armée israélienne sont des enfants

L’armée israélienne a perpétré, hier, un nouveau massacre dans le camp de Jabaliya, le plus important camp de réfugiés de la Bande de Ghaza, faisant au moins 80 morts dans deux frappes distinctes, selon le mouvement Hamas. La première frappe a fait au moins 50 morts «à l’aube, sur l’école Al Fakhoura», où étaient installés des déplacés, a indiqué un responsable du mouvement palestinien. 

Ces frappes ont ciblé des civils déplacés qui ont trouvé refuge dans cette école appartenant à l’UNRWA. Selon des sources médicales, citées par l’agence palestinienne Wafa, les corps de dizaines de personnes tuées dans cette frappe ont été transportés à l’Hôpital indonésien. L’école d’Al Fakhoura a déjà été bombardée, rappelons-le, le 4 novembre par l’aviation de l’occupant israélien, faisant 12 morts et 54 blessés. 

Plus que des crimes de guerre majeurs, Israël poursuit une politique d’épuration ethnique dans l’enclave palestinienne meurtrie. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient des corps, certains couverts de sang, d’autres de poussière, dans les étages de l’école d’Al Fakhoura, où des matelas avaient été installés sous des tables d’écoliers. Dans la seconde frappe, 32 membres d’une même famille, dont 19 enfants, ont péri sous les décombres de leur habitation, toujours à Jabaliya. Le ministère de la Santé palestinien a indiqué que les victimes appartenaient à la famille Abou Habal et a diffusé la liste nominative des personnes décédées. 
 

«Effroyables»

Le patron de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a dénoncé des frappes «effroyables». «Nous recevons des images effroyables de nombreux morts et blessés encore une fois dans une école de l’UNRWA qui abritait des milliers de déplacés (…)», a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter). «Ces attaques (...) doivent cesser. Un cessez-le-feu humanitaire ne peut plus attendre», a-t-il insisté. L’occupant sioniste, faisant fi des appels de la communauté internationale pour un cessez-le-feu immédiat, a commis un autre massacre, dans la nuit de vendredi à hier, dans le sud de Ghaza cette fois-ci. 

Le largage d’au moins 20 bombes sur trois immeubles de Khan Younès a fait 26 morts et 23 blessés graves, selon le directeur de l’hôpital Nasser. «J’ai vu des restes humains partout, j’ai crié à l’aide», a affirmé à l’AFP une des survivantes des bombardements. Au 43e jour de l’agression israélienne, des centaines de personnes ont évacué le plus grand hôpital de Ghaza où s’entassaient, selon l’ONU, au moins 2300 malades, médecins et déplacés. Ils sont sortis à pied de l’hôpital, a indiqué la même source. 

Mais le personnel médical a précisé que 120 malades, dont des bébés prématurés, étaient encore dans l’établissement. «De nombreux patients ne peuvent pas quitter l’hôpital, car ils sont en soins intensifs ou dans des incubateurs», a expliqué sur X le Dr Ahmed El Mokhallalati, qui va rester «avec cinq autres médecins (et) 120 patients». 

En fin de journée d’hier, le directeur général des hôpitaux de Ghaza a déclaré au site Ghaza News que «22 patients en soins intensifs à l’hôpital Al Shifa, ainsi que les 6 patients en dialyse, sont décédés». Sur la route Salaheddine, empruntée par les personnes évacuées d’Al Shifa et menant vers le Sud, un journaliste de l’AFP a vu au moins une quinzaine de corps, certains en état de décomposition avancée. 
 

 

«Génocide collectif»

La ministre de la Santé, Mai Al Kaila, a, de son côté, affirmé que ce qui se passe contre les hôpitaux de Ghaza est «une agression flagrante et un génocide collectif (…)», a rapporté l’agence Wafa. Selon le mouvement Hamas, 24 des 35 hôpitaux de Ghaza ont cessé de fonctionner. Face aux pénuries, la population est confrontée «à un risque immédiat de famine», a encore averti le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies. A New York, le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a critiqué l’«échelle de la réponse d’Israël de plus en plus injustifiable». 

Selon l’ONU, plus des deux tiers des 2,4 millions d’habitants de la Bande de Ghaza ont été déplacés par la guerre. La plupart ont fui vers le sud en emportant le minimum et survivent dans le froid qui s’installe. Selon l’UNRWA, 70% de la population n’a pas accès à l’eau potable dans le sud du territoire, où les égouts ont commencé à se déverser dans les rues, les stations d’épuration ayant cessé de fonctionner faute de carburant. 

Dans son exposé aux Etats membres par visioconférence, la commissaire générale adjointe par intérim de l’UNRWA, Natalie Boucly, a indiqué que plus de 60 bâtiments et écoles de l’agence onusienne ont été touchés à Ghaza. «Nous ne pouvons pas protéger pleinement les personnes dans les locaux de l’ONU, sous le drapeau de l’ONU», ni «fournir une assistance suffisante à ceux que nous pouvons atteindre», a-t-elle martelé. 

Le dernier bilan du ministère de la Santé palestinien fait état de 12 300 personnes tuées dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre, dont plus de 5000 enfants et 3300 femmes.
 

 

 

 

Netanyahu refuse un cessez-le-feu de cinq jours

 

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a refusé un cessez-le-feu de cinq jours en échange de la libération de quelques otages détenus par le mouvement Hamas, selon le journaliste américain Seymour Hersh. Celui-ci a annoncé, en se référant à ses sources, le rejet par le responsable israélien d’une trêve de cinq jours en échange de la libération d’otages. «La demande américaine prévoyait la libération de 71 otages. Un accord a été trouvé à ce sujet, mais le Hamas a également insisté sur une cessation de la guerre pendant cinq jours (…)», a révélé le lauréat du prix Pulitzer sur la plateforme Substack. Le 15 novembre, ABC, citant un haut responsable israélien, avait indiqué que le mouvement Hamas et Israël pourraient annoncer un accord sur la libération des otages dans les deux ou trois prochains jours. Un peu plus tôt, un membre du bureau politique du Hamas, Khalil Al Haya, a déclaré que le mouvement palestinien était prêt à libérer 100 otages, dont la liste lui avait été remise par Israël, sous réserve d’une trêve nécessaire pour déterminer où se trouvaient 50 d’entre eux. Les négociations sur la libération sont menées avec la médiation du Qatar, l’Egypte apporte également son aide. Un haut responsable américain a cependant affirmé hier à Bahreïn qu’une pause dans les combats entre Israël et le mouvement Hamas et une augmentation «significative» de l’aide humanitaire dans la Bande de Ghaza auront lieu lorsque les otages seront libérés. La situation dans le territoire palestinien, pilonné et assiégé par Israël est «horrible» et «intolérable», a reconnu le premier conseiller du président américain pour le Moyen-Orient, Brett McGurk. Mais «l’afflux d’aide humanitaire, l’afflux de carburant (et) une pause dans les combats auront lieu lorsque les otages seront libérés», a-t-il ajouté lors du forum annuel sur la sécurité, organisé par l'International Institute for Strategic Studies (IISS). 
 

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