Les partenariats entre l’Algérie et la Chine s’intensifient et se diversifient. En l’espace d’à peine une dizaine de jours, Alger et Pékin ont lancé deux projets communs dans l’énergie et l’industrie automobile, consolidant ainsi leurs liens économiques dans des volets stratégiques. Les deux pays pourraient approfondir leur coopération dans des niches innovantes, à condition de structurer des projets gagnant-gagnant.
La conclusion, cette semaine, d’un partenariat entre l’Entreprise nationale de tubes et transformation de produits plats (Anabib), filiale de la Société nationale de sidérurgie (SNS), et le chinois Auto Lumiar pour créer une joint-venture spécialisée dans les pièces de rechange automobile présente plusieurs avantages pour l’Algérie. L’un des atouts est l’intégration de la chaîne de valeur grâce à l’utilisation de l’acier produit localement par la SNS susceptible de stimuler l’industrie sidérurgique nationale et créer des synergies entre secteurs.
Le chinois Auto Lumiar s’engage à apporter des savoir-faire en fabrication de pointe, modernisant les capacités industrielles algériennes. La joint-venture générera aussi des emplois. L’Algérie est confrontée à la nécessité de maîtriser les technologies transférées pour éviter une relation déséquilibrée. Dans la foulée, des industriels automobiles chinois sont en train de construire plusieurs usines d’assemblage de véhicules en Algérie.
La coopération s’intensifie également dans les produits manufacturés, le BTP, le secteur des mines, le rail et surtout le numérique. Dans le secteur de l’énergie, le nouveau contrat majeur qui vient d’être signé entre Sonatrach et le géant énergétique chinois Sinopec, visant l’exploration d’hydrocarbures en Algérie, illustre une montée en puissance de la coopération algéro-chinoise dans le secteur des hydrocarbures, bien qu’elle ne détrône pas encore les partenaires traditionnels.
L’accent doit surtout être mis sur le transfert de technologies de pointe et la formation de la main-d’œuvre algérienne dans les domaines de l’énergie, afin de favoriser l’autonomie et l’innovation. Les partenariats entre l’Algérie et la Chine, bien que solides dans des domaines comme les infrastructures, les énergies fossiles et le BTP, pourraient s’étendre à plusieurs secteurs encore peu explorés. Le gisement est d’abord énorme dans les énergies renouvelables et l’hydrogène vert.
Dans le domaine des technologies avancées, il y a aussi un grand potentiel dans l’intelligence artificielle (IA) et la robotique, avec notamment des pistes de collaborations dans la recherche, la formation ou encore l’implantation en Algérie de centres technologiques spécialisés.
Des pôles d’excellence peuvent être créés par des laboratoires mixtes. Des bourses et des programmes ciblés peuvent être lancés pour les étudiants algériens dans des secteurs-clés en Chine. Dans l’économie numérique, la fintech et le e-commerce, les coopérations peuvent porter sur un déploiement de plateformes numériques adaptées au marché algérien. Dans les biotechnologies, des joint-ventures peuvent être nouées pour la production de médicaments ou encore dans la télémédecine.
Dans l’agrotechnologie, les partenariats peuvent concerner l’utilisation de drones, ou des techniques d’irrigation intelligente. Dans l’environnement et l’économie circulaire, il y a un immense créneau à exploiter dans les technologies de recyclage et de valorisation des déchets. Enfin, le volet de l’écologie urbaine est aussi prometteur avec l’aménagement de villes intelligentes dotées d’une mobilité durable.