Des liens inédits entre l’Algérie et l’Italie

02/03/2025 mis à jour: 09:30
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L’Algérie et l’Italie, qui partagent une forte volonté politique commune de renforcer leurs liens synergiques et stratégiques, intensifient les partenariats offrant des opportunités prometteuses pour l'avenir. Les deux pays aspirent à un partenariat de plus en plus global, combinant un ancrage méditerranéen, des synergies économiques et de multiples défis communs.

Le 5e Sommet intergouvernemental prévu, cette année à Rome, vise à consolider ces convergences, notamment via le Plan Mattei, une initiative italienne pour des partenariats équitables avec l’Afrique, dont l’Algérie est un pays prioritaire.

Les liens historiques sont symbolisés par la figure d’Enrico Mattei qui a soutenu la Révolution durant la guerre pour le recouvrement de l’indépendance algérienne. L’Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel de l’Italie, avec des exportations atteignant 35% des parts de marché italiennes en 2023.

Le gazoduc TransMed Enrico Mattei, reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, est un pilier de cette coopération, avec une capacité annuelle de 33,15 milliards de mètres cubes. Les deux pays ont renforcé leurs accords énergétiques, notamment avec un projet d'interconnexion électrique via un câble sous-marin et surtout un gros contrat de 4 milliards de dollars pour la production pétrolière et gazière et l’exploration d’énergies renouvelables (solaire, hydrogène vert) et la transition énergétique, visant à réduire la dépendance italienne aux hydrocarbures russes.

Les deux Etats ont signé deux accords dans le secteur de l'énergie. Un accord paraphé entre Sonatrach et le groupe italien ENI prévoit de grands projets gaziers pour en augmenter les volumes exportés vers l’Italie.

Les échanges commerciaux, passés de 8 à 21 milliards de dollars entre 2021 et 2023, devraient poursuivre leur tendance haussière. Au-delà de l’énergie et du commerce, les partenariats se diversifient dans l’agriculture. L’Algérie et le groupe italien Bonifiche Ferraresi (BF) ont signé, l'été dernier, un contrat pour cultiver du blé, des légumes secs et implanter des unités de fabrication de pâtes alimentaires à Timimoun. Ce mégaprojet prévu sur une surface de 36 000 hectares est porté par des investissements italiens de 420 millions de dollars.

A El Ménéa, les Italiens ont également un projet de cultures stratégiques (canne à sucre, céréales) sur 50 000 hectares. Dans le secteur automobile, l’usine de la marque italienne Fiat (du groupe multinational Stellantis) à Oran illustre une volonté politique commune de hisser le partenariat industriel. Dans le domaine des start-up, des mémorandums d’entente ont été conclus visant à stimuler l’entrepreneuriat et l’innovation technologique.

Le partenariat entre les deux pays peut être encore amélioré. L'Italie pourrait importer davantage de produits algériens comme les dattes, les agrumes ou encore des articles d’artisanat. Les collaborations entre les PME des deux pays ont besoin d’être encouragées notamment dans l'agroalimentaire, les nouvelles technologies et l'artisanat. Cela pourrait passer par des missions économiques bilatérales, des Salons commerciaux.

Un autre axe à promouvoir concerne la coopération dans l'éducation et la recherche. Des bourses d'études et des programmes de mobilité étudiante peuvent être mis en place. Enfin, l’Italie peut aussi être d’une grande utilité pour l’Algérie, pays en quête de rendre son industrie pharmaceutique autonome et réellement productive en lui assurant un transfert de savoir-faire pour pouvoir fabriquer la matière première localement.  

 

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