Des cadres algériens racontent leurs expériences en Inde avec l'ITEC : Renforcer le partenariat pour une coopération gagnant-gagnant

23/02/2025 mis à jour: 02:17
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Le programme ITEC devra favoriser l’émergence d’un écosystème entrepreneurial plus solide avec le partenaire indien (photo: dr)

Destiné aux cadres et employés  des ministères, aux privés et aux chambres de commerces, le programme indien de coopération technique et économique (IndianTechnical and Economic-cooperation (ITEC)) est un programme bilatéral d'assistance dont l'une des principales activités reste la formation ou le renforcement des capacités. Depuis 2007, plus de 400 Algériens ont bénéficié de cette formation. 

Pour l'année écoulée, 40 cadres algériens ont participé à cette formation, un nombre revu à la hausse pour cette année 2025 puisque 70 Algériens ont  bénéficié de cette formation, de renforcer  les liens et d'échanger  avec d'autres professionnels. 

Ces formations sont prises entièrement en charge par le gouvernement de l'Inde (aspect logistique,  visa, billet d'avion, hébergement…). Pour faire connaître ce riche programme, l'ambassade de la République de l'Inde a célébré jeudi la journée ITEC en organisant une cérémonie pour entre autres récompenser les cadres ayant suivi cette formation. Une initiative qui a permis aux anciens  bénéficiaires  de  ce  programme de faire part de leur expérience en Inde. 

Dans sa prise de parole, l'ambassadrice de la République de l'Inde Swati Vijay Kulkarni a  affirmé  que cette initiative illustre le renforcement «des relations bilatérales entre l’Algérie et l’Inde dans le domaine du développement humain et du transfert de savoir-faire». 

En célébrant la Journée ITEC, a-t-elle précisé, l’Inde réaffirme son engagement envers le partage des connaissances et le développement mutuel, tout en boostant son partenariat avec l’Algérie dans le cadre d’une coopération gagnant-gagnant. L'ITEC, a-t-elle indiqué, lancé par le gouvernement indien  en 1964 est un programme très intéressant et important dès lors qu'il encourage l'amitié et la coopération entre l'Algérie et l'Inde. «Depuis son institution, le programme a énormément évolué, et a pu former plus de 200 000 cadres émanant de plus de 160 pays tant dans le secteur civil que celui de la défense». 

Aussi, le programme offre, précise l'ambassadrice, des renforcements de capacités dans plusieurs domaines de l’agriculture, des technologies, et ce, au profit des cadres gouvernementaux ainsi que d’institutions publiques. Lors de la cérémonie, une dizaine d'élèves algériens sont montés au podium pour faire part de leurs expériences  et livrer leur impression sur leur voyage et leur vécu, pendant un peu plus d'un mois, au pays des maharadjas. 

La formation dispensée a eu un impact positif sur la carrière de certains participants, pour d'autres, cette opportunité leur a permis de nouer des relations humaines  avec des experts et des étudiants de différents continent et d'échanger également sur le plan interculturels.  
 

«C’est un modèle inspirant pour nous»

Mohamed Atchi, ingénieur d’inspection à l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), a indiqué que sa participation au programme ITEC en Inde «a été une expérience des plus enrichissantes, tant sur le plan technique que professionnel.  «Je suis partie dans le cadre d'une formation  en raffinage et pétrochimie, et ce, sur une demande de notre ministère de l'Energie. J'ai passé un test au niveau de l'ambassade de l'Inde, j'ai été par la suite sélectionné», relate Mohamed  qui a passé un mois dans la ville de Dehra. Mohamed a mis en avant la qualité de la formation dispensée et surtout le niveau des enseignants : «C'était un programme intéressant et l'institut où j'ai suivi la formation est spécialisé dans le domaine pétrolier. Celle-ci m’a permis d’approfondir mes connaissances sur les technologies de pointe utilisées dans le secteur», s'en félicite-t-il. 

Selon lui, les échanges avec des experts locaux lui ont offert une perspective précieuse sur les défis et innovations du secteur. «Ces acquis sont aujourd’hui un atout majeur dans mon travail au sein de l’Autorité de régulation des hydrocarbures, notamment pour renforcer la sécurité et l’efficacité des infrastructures énergétiques en Algérie», a-t-il expliqué. 

Pour sa part, Aïssam Chaâbane, ingénieur principal auprès du département agriculture de la wilaya de Tiaret, revient avec des détails sur son expérience indienne : «J’ai suivi ce programme quatre mois durant avec une formation orientée sur les dernières techniques agricoles. J’ai appris beaucoup de choses en termes d’analyse agro-écosystème. Nous avons, en outre visité plusieurs instituts indiens, leaders dans ce domaine de pointe et avons additionné au côté théorique, la pratique. En plus  de la formation nous avons pu visiter de nombreux hauts lieux du cinéma et de la culture indienne». 

Cadre au ministère de l’Energie et des Mines, Hadou Ahmed Djamel Eddine, a assuré que sa formation dans l’un des plus prestigieux établissements de la capitale du Pendjab lui a permis de découvrir une nouvelle approche professionnelle et surtout une culture qui ne peut vous laisser indifférente. «On change en profondeur après avoir vécu une telle expérience», dit-il. Pour Tarek Adjabi, auto-entrepreneur et cofondateur d’un incubateur à Constantine, cette formation de 6 mois lui a permis de découvrir un écosystème dynamique où la technologie et l’accompagnement des startups jouent un rôle-clé dans le développement économique. 

«L’Inde est magique en sus c'est un modèle inspirant pour nous, et je suis convaincu que l’échange d’expertises entre nos deux pays peut favoriser l’émergence d’un écosystème entrepreneurial plus solide en Algérie», dit-il.

 

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