Demande de pétrole en 2024 et 2025 : L’AIE baisse sans surprise ses prévisions

14/09/2024 mis à jour: 09:16
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L’AIE souligne que l’offre mondiale a augmenté de 80 000 bj à 103,5 mbj en août 2024 - Photo : D. R.

Le rapport mensuel de l’AIE minimise l’impact des efforts de l’alliance Opep+ visant à réguler le marché. En dépit de ces prévisions pessimistes, les prix du pétrole continuaient de progresser hier, se dirigeant vers une hausse hebdomadaire, et  mettant fin à une séquence de trois semaines de pertes.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE), bras économique de l’OCDE, a, sans surprise, réduit ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour 2024-2025. Elle prévoit, pour l’année en cours, un recul  de 70 000 barils par jour (bpj), soit environ 7,2%, à 900 000 bpj, pour 2024 , ce qui portera la demande à près de 1,03 million de barils par jour, contre 2,1 mb/j l’année dernière, a-t-elle indiqué jeudi dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier.

Une augmentation tout aussi modérée de 950 000 b/j  est en outre prévue pour 2025 par l’agence qui adopte une approche défendant les intérêts des pays consommateurs dont les économies ont besoin de prix «abordables» du pétrole.

Dans ses prévisions baissières, et comme toujours très en deçà des chiffres prévus par l’Opep, qui a elle modérément revu à la baisse ses prévisions mensuelles. L’agence basée à Paris a cité le ralentissement de la demande chinoise comme principal facteur de la croissance plus faible de la demande mondiale.

Elle s’attend désormais à ce que «la demande chinoise n’augmente que de 180 000 bpj en 2024, car un ralentissement macroéconomique plus large coïncide avec une adoption accrue des véhicules électriques».

En dehors de la Chine, «la croissance de la demande de pétrole est au mieux timide», estime l’AIE qui relève que «la plupart des autres pays n’enregistrent que des hausses ou des baisses modestes», les tendances actuelles renforçant son attente d’un «plateau de la demande mondiale d’ici la fin de cette décennie.»

L’Agence souligne, en outre, que l’offre mondiale a augmenté de 80 000 b/j à 103,5 mb/j en août 2024, les interruptions causées par un conflit politique en Libye combinées à des opérations de maintenance en Norvège et au Kazakhstan ayant été compensées par des flux plus élevés en provenance de Guyane, du Brésil et d’ailleurs.

Le rapport mensuel de l’AIE minimise, par ailleurs, l’impact des efforts de l’alliance Opep+ visant à réguler le marché. Elle écrit notamment «dans un effort apparent pour enrayer la chute vertigineuse des prix du pétrole, l’Arabie Saoudite et ses alliés de l’Opep+ ont annoncé début septembre qu’ils reporteraient de deux mois le début de la levée de leurs réductions de production supplémentaires volontaires.

Ce report donne à l’alliance le temps d’évaluer plus en détail les perspectives de demande pour l’année prochaine, ainsi que l’impact des coupures de  production en Libye et son projet de supprimer progressivement les restrictions supplémentaires de 2,2 mb/j d’ici la fin de l’année prochaine.

Mais avec une offre hors Opep+ augmentant plus rapidement que la demande globale – sauf impasse prolongée en Libye – l’Opep+ pourrait se retrouver face à un excédent substantiel, même si ses restrictions supplémentaires devaient rester en place.

Dans le contexte d’un marché en évolution rapide, des données énergétiques fiables et une analyse impartiale du marché deviendront plus importantes que jamais». En dépit de ces prévisions pessimistes, les prix du pétrole continuaient de progresser hier, se dirigeant vers une hausse hebdomadaire, et  mettant fin à une séquence de trois semaines de pertes.

Le Brent clôture à 71,97 dollars

Les cours du pétrole ont enregistré une seconde séance de forte hausse consécutive, jeudi, soutenus par le passage de l’ouragan Francine dans une région riche en installations pétrolières, ainsi que par un retour de l’appétit pour le risque. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a bondi de 1,92%, pour clôturer à 71,97 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en octobre a lui pris 2,47%, à 68,97 dollars. (APS)

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