Délégation du médiateur de la république à Constantine : 80% des doléances concernent le logement social

21/02/2024 mis à jour: 09:43
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Cet organisme de recours œuvre pour la protection des droits du citoyen (Photo: El watan)

Depuis sa création, suite au décret présidentiel n°20-45 établi le 15 février 2020, la délégation locale du médiateur de la République dans la wilaya de Constantine a enregistré une hausse particulière des requêtes déposées à son niveau soit par des citoyens ou par des investisseurs. 

Un constat révélé, hier, lors de la présentation du bilan des activités de la délégation de Constantine à l’occasion des portes ouvertes organisées entre le 20 et 22 février au sein de son siège situé au boulevard Zighoud Youcef du chef-lieu de wilaya. En termes de statistiques et durant l’année 2023, la délégation a enregistré 1352 requêtes déposées soit par courriel ou sur la plateforme, dont 1055 ont été transmises aux administrations concernées. 

Ce chiffre est important en comparaison avec l’année 2022, où les mêmes services ont reçu 796 requêtes, dont 775 transmises. 

Mais les réponses des administrations saisies n’étaient pas toujours positives aux doléances des citoyens. Pis encore, les réponses négatives ont connu à leur tour une hausse considérable estimée à 75% en comparaison avec l’année 2022. Précisément, et en 2023, sur un total de 1055 requêtes, le médiateur a reçu 806 réponses, dont 187 positives et 619 négatives. Sachant qu’en 2022, le nombre des réponses négatives était de 156. 

Selon Mounir Nekkaâ, délégué local adjoint auprès du médiateur de la République, ces réponses concernent dans leur majorité le secteur du logement à caractère social. Un créneau qui arrive toujours à faire des mécontents et ne répond pas aux attentes de la population qui se trouve dans le besoin. 

«Mais cette augmentation des réponses négatives ne signifie pas que l’administration a tort, car ses services répondent souvent selon les lois», a expliqué le conférencier. 

Ce dernier, et lors de la présentation du bilan, a fait savoir qu’en 2023, la délégation de Constantine a reçu 7932 citoyens. Par contre, en 2022, l’on a signalé 6001 réceptions. «On peut dire que 80% des doléances de ces citoyens concernaient les recours dans les attributions des logements sociaux, particulièrement après l’affichage de la liste de plus de 3000 bénéficiaires à Constantine. 

A cette époque, on avait reçu presque 7000 personnes», a souligné Mounir Nekkaâ. Et d’indiquer que la fonction du médiateur n’est pas celle d’une administration parallèle, mais plutôt un organisme d’accompagnement du citoyen et un intermédiaire pour la transmission de ses préoccupations. Il se veut comme un organisme de recours pour la protection des droits et des libertés du citoyen, ajoute-t-il, tout en veillant sur le bon fonctionnement des administrations et institutions publiques.  
 

Entêtement de l’administration  

Par ailleurs, les requêtes concernant le développement local ont nettement diminué depuis la création du médiateur. En 2023, les mêmes services ont enregistré uniquement 48 requêtes. Pourtant, entre 2020 et 2021 ainsi qu’en 2022, on a recensé respectivement 183 et 65 requêtes liées au développement local, dont l’assainissement, la voie publique, le raccordement aux différents réseaux et autres. Cependant, certaines administrations n’étaient pas toujours à la hauteur des prévisions des pouvoirs publics et des citoyens. 

Car, il faut noter qu’une hausse régulière des réclamations est nettement visible dans le secteur de l’investissement. Les requêtes des investisseurs augmentent d’une année à une autre, atteignant en 2023 un total de 41 contestations, dont 23 ont fait l’objet d’une réponse favorable et 18 négatives. La majorité des requêtes concernait des problèmes liés au foncier. 

Pourtant, le président de la République, n’a cessé durant toutes ses rencontres d’insister sur les facilitations administratives pour les investisseurs. Même s’il n’est pas sorcier à le faire, il reste très difficile pour l’administration algérienne de céder à ses anciennes pratiques. Une légère résistance se perçoit à travers l’adoption du registre des doléances, qui doit être à la disposition des citoyens.

 En 2023, il a été constaté que 110 administrations à Constantine n’ont pas de registre régulier et 78 n’ont pas carrément de registre. «Nous avons demandé aux administrations de répondre aux citoyens dans un délai maximal de 21 jours. 

Pour ce qui est du registre des doléances, toutes les administrations concernées ont été sommées de se conformer à la réglementation pour avoir ce registre à leur niveau en 24 heures, après les dernières sorties des éléments de la délégation. 

D’ailleurs, 20 administrations se sont soumises à cette mesure», a expliqué M. Nekkaâ. Et de conclure que les sorties sur terrain se poursuivent toujours. 

Notre interlocuteur a tenu à préciser que l’augmentation des chiffres, particulièrement concernant la réception des citoyens ne reflète pas forcément une image péjorative de l’administration, mais cela est lié aux importantes actions de sensibilisation du rôle du médiateur.                                                                                                
 

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