La dégradation des rues et des trottoirs, défoncés lors des travaux d’installation de différents réseaux, se pose désormais comme un sérieux problème pour la population de la ville de Constantine.
Un phénomène qui se généralise depuis des années, où des entreprises publiques ou privées chargées de certains projets quittent les lieux sans les remettre à leur état initial, en toute impunité. Cette négligence a fait cette fois-ci agir la population de la cité Sakiet Sidi Youcef (ex-La Bum).
Les riverains déplorent les dégâts occasionnés par l’entreprise qui a creusé les trottoirs et les routes afin d’installer des conduites. Des travaux ont été menés le long du boulevard de l’ALN et précisément en face du bureau de recrutement de la 5e Région militaire.
On ne sait même pas de quelles conduites il s’agissait, face au manque de communication des autorités locales et même le comité de quartier. Après avoir creusé pour installer les caniveaux en question, l’entreprise a remblayé les tranchées sans remettre les trottoirs à leur état. «Regardez dans quel état l’entreprise a laissé les lieux», a fulminé un habitant, se disant impuissant devant ce manque de sérieux et surtout l’inconscience professionnelle du responsable de l’entreprise.
Nos interlocuteurs ont fustigé également la passivité des autorités locales, qualifiées «de responsables désengagés». «On parle d’aménagement des quartiers, des routes, des trottoirs, mais ce qui se fait sur le terrain est toute autre chose. L’entrée de la cité la BUM est complètement défoncée.
Les autorités ne passent pas par ici ? Faut-il tout réclamer ? Il faut qu’il y ait un contrôle et un suivi des autorités locales, à leur tête les services de la commune de Constantine, qui doivent veiller sur le bien-être des citoyens.
Le délégué du secteur urbain doit faire sa tournée pour transmettre les préoccupations des habitants», fulminent les riverains. Cette voie publique non réaménagée est devenue une source de frustration pour les résidants et les piétons. Ces travaux, bien qu’ils soient nécessaires, laissent souvent derrière eux un paysage urbain dégradé.
Cela peut entraîner des accidents, des difficultés de déplacement et une détérioration de l’environnement dans la ville.
Une situation qui se banalise
Ce phénomène n’est pas unique à la cité Sakiet Sidi Youcef dans la ville de Constantine. D’autres endroits loin des yeux des responsables sont dans un état déplorable. Les autorités doivent agir avec fermeté avec les entrepreneurs pour qu’ils prennent leurs responsabilités et remédier à cette situation.
«Cette situation perdure depuis plus de deux mois, c’est affligeant. Imaginons qu’une personne âgée passe par là. Nous nous sommes habitués à banaliser ce genre de dépassements. Voici la preuve. Depuis plus de deux mois, aucune action n’a été envisagée par les autorités. Sous d’autres cieux, ce genre de situation est considéré comme une faute grave, et l’entreprise, publique ou privée, sera impérativement sanctionnée», souligne un sexagénaire.
Une coopération entre les autorités, les entrepreneurs et les habitants est essentielle pour garantir des espaces urbains sûrs, fonctionnels et attrayants.
Surtout que ce fait est observé un peu partout dans la wilaya de Constantine. Notons à titre d’exemple, la rue Larbi Ben M’hidi, en plein centre-ville.
Après les travaux de reprise du réseau d’assainissement et de l’AEP et le bitumage de la route, les trottoirs ont subi une importante dégradation sans être réaménagés. Ce constat s’est généralisé dans les communes.
Des habitants d’Oued El Hdjar dans la commune de Didouche Mourad ont dénoncé une déformation désastreuse du trottoir après des travaux d’installation du réseau de l’éclairage public.
La notion du bon vivre n’existe plus dans les communes de la wilaya et les opérations menées restent limitées, offrant un cadre de vie déplorable et un paysage laid.