Le film Benmhidi a été projeté, le 25 avril, dans une salle comble au Théâtre régional Azzeddine Medjoubi. Une projection spéciale lors du 4e Festival d’Annaba du film méditerranéen qui se poursuit jusqu’au 30 avril.
Bachir Derrais, réalisateur du long métrage, a animé une conférence de presse, le 26 avril, à l’hôtel Seybouse, en présence des comédiens Nacer Djoudi, Souha Ouleha, Khaled Benaïssa, Idir Benaibouche et Nidhal Melouhi.
Le metteur en scène a donné quelques détails sur le coût du film. «Je n’ai rien à cacher. Nous avons reçu 5 milliards de centimes du Fdatic (ministère de la Culture). Nous avons bénéficié également de 52 milliards de centimes du budget spécial du soixantième anniversaire de l’indépendance des deux ministères, Moudjahidine et Culture. S’ajoute à cela, l’argent des sponsors.
En tout, le film Benmhidi a coûté 60 milliards, l’équivalent de 3 millions d’euros. Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, qui a bénéficié d’une contribution de l’Algérie, a coûté 400 milliards. J’étais producteur exécutif dans le film Ce que le jour doit à la nuit, d’Alexandre Arcady. Le coût de cette production était de 19 millions d’euros. Benmhidi a presque le même budget que le long métrage L’oranais de Lyès Salem», a détaillé Bachir Derrais.
«Je ne comprends pas pourquoi les gens parlent d’un gros budget alloué au film Benmhidi. C’est un film d’époque où tout est reconstruit avec des décors et des costumes. 60 milliards de centimes est le budget minimum pour faire ce genre de films. Logiquement, ce genre de films doit coûter 10 millions d’euros», a-t-il dit.
«On doit légiférer et imposer aux chaînes de télévision d’acheter des films»
Selon lui, la projection du film à Alger et à Annaba a rassemblé 3000 spectateurs. «Imaginons que ces entrées soient payantes et que près de 1000 projections soient faites. Le film sera rentabilisé. Ce n’est pas de notre faute qu’il n’ait pas de marché. Il existe 20 chaînes de télévision, imaginons que chaque chaîne achète le film. On doit légiférer et imposer aux chaînes de télévision d’acheter des films et de mettre les moyens. Il n’y a pas d’émissions télévisées sur le cinéma. A l’étranger, la sortie d’un film est suivie de débats et de plateaux à la télévision et à la radio. On donne envie aux gens d’aller voir le film», a souligné Bachir Derais.
Il a regretté l’inexistence de salles de cinéma à Annaba (dans la ville, il existe sept salles fermées comme l’Edough, Manar, Ifrikya et Karama). «Le problème des salles doit être réglé. Il passe avant la loi sur le cinéma et les studios», a-t-il dit.
Le cinéaste a annoncé «la sortie internationale» prochaine du film Benmhidi. «Nous préparons la sortie. Il s’agit de bien défendre le film avec les contrats. Nous allons être au marché du film au Festival de Cannes où seront présents les vendeurs internationaux.
Tout va se décider à Cannes. Nous allons essayer de faire coïncider la sortie algérienne avec la sortie mondiale en octobre 2024, après l’été et les élections (la présidentielle en Algérie). J’ai envie que le film soit vu par les deux millions d’étudiants algériens», a-t-il annoncé.