Abdelkader Arzazi, peintre, sculpteur, raccommodeur d’objets, est décédé en région parisienne, suite à une longue maladie à l’âge de 73 ans et enterré, vendredi, au cimetière d’El Izza de sa ville natale Maghnia.
«Artiste discret mais curieux des possibilités créatrices de l’art, Arzazi habille aussi de couleurs les pierres des maisons aux murs tombés qu’il transforme en pierres habitées comme d’une âme minérale (peinture sur pierre). Poète de la peinture et peintre de la poésie, Arzazi rejoint sans bruit le cortège des artistes dont le talent rompra bientôt, j’en suis persuadé, l’injuste silence qui l’entoure», écrivait l’homme de culture, Mohamed Mediène, à propos de ce plasticien ayant, de son vivant, sillonné les galeries d’art algériennes et étrangères.
Il était «un grand solitaire et un grand timide, il ne parle jamais de sa peinture, n’ayant aucun commentaire, aucun mot, aucun titre, à mettre dessus… Il trimbale une souffrance qui remonte à l’enfance et qu’il surmonte en faisant le moteur de sa création. C’était sa manière de l’apprivoiser. Cela donne un artiste qui ne s’arrête jamais de travailler, dans le noir de sa cave, en France. C’est un coureur de fond, éternellement en mouvement… » le dépeignait, dans un article, le journaliste, documentariste et poète Brahim Hadj Slimane.
«Les collages, les assemblages, je les ai appris dans les poubelles, dans les dépôts… Même mon sac d’écolier, je le cousais moi-même, à la main», se confiait-il, de son vivant, à Brahim. Il aimait la nature, les objets, les êtres, Abdelkader. On le percevait dans ses toiles Espérance, Visage, Nostalgie, SDF au féminin, Composition bleue, Maisons en ruine et la liste est longue.
Il était, aussi, mon professeur d’espagnol, mais surtout un ami. Le groupe de Maghnia, qui comptait quatre membres, s’est rétréci à deux après le décès, il y a deux ans, de l’artiste Mustapha Souadji. Que Dieu vous accueille en Son Vaste Paradis.