Décarbonation, hydrogène vert et schiste : L’Algérie mise sur un mix énergétique pour un maximum de bénéfices

15/11/2023 mis à jour: 06:51
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Entre le renouvelable et le non-conventionnel, l’Algérie choisit les deux. Les travaux de la 11e édition du Napec se sont poursuivis hier, au Centre des conventions d’Oran, avec de riches débats autour de l’utilisation des énergies propres dans le développement des industries gazière et pétrolière et dans la production d’électricité. 

Face au défi d’augmenter la production d’hydrocarbures et celui de réduire les émissions de carbone, il faut consentir des investissements importants, adapter le cadre juridique aux évolutions du moment, mais aussi, impliquer le secteur privé dans l’accompagnement de la marche vers un horizon non pollué ou le moins pollué possible. 

L’Algérie fait le choix du mix énergétique en gardant les valeurs sûres des énergies fossiles, mais aussi en tablant sur l’utilisation future de plus de renouvelable, notamment l’hydrogène vert et la décarbonation des installations industrielles. 
 

Les intervenants s’accordent à dire qu’il faut mettre en place d’abord un parc de renouvelable afin de pouvoir développer différentes techniques, notamment pour produire de l’hydrogène. «Les solutions existent, on peut faire tourner des turbines à 100% à l’hydrogène, mais pour cela, il faut installer déjà un parc d’énergies renouvelables, car tout est interconnecté..., il faut créer un pont entre le renouvelable et l’hydrogène», souligne Amine Rabhi, responsable de Siemens Algérie. 
 

Il faut savoir que pour la production d’un 1 kg d’hydrogène, il est nécessaire de mobiliser pas moins de 10 litres d’eau. La connexion entre les énergies renouvelables, dans ce cas précis, pourrait se traduire par le recours aux eaux recyclées pour produire l’hydrogène, et éviter le gaspillage d’eau propre à la consommation, surtout dans le contexte de stress hydrique que nous vivons. 
 

Guillaume de Witt, Monsieur hydrogène à TotalEnergies pour l’Europe et l’Afrique du Nord, estime que le recours à l’hydrogène est impératif. Et d’indiquer qu’il y a un besoin dans toutes les raffineries de passer à cette source énergétique. «En Europe, le choix est d’aller vers l’énergie verte», assure-t-il. Interrogé par un représentant de l’entreprise allemande GIZ sur les signaux que donnent l’Algérie pour développer le renouvelable, Sofiane Benyamina, directeur des opérations à Sonatrach, a souligné que la demande sur cette énergie, notamment celle venant de l’Europe, encourage le recours vers le renouvelable. 
 

L’option du Schiste avec de l’eau recyclée défendue

Du côté d’ExxonMobil, leader mondial de la production d’énergies non conventionnelles, le schiste est une valeur sûre. Pour sa première participation au Napec, Jonathan Wilson, vice-président d’ExxonMobil, Global Ventures, est venu défendre, devant les partisans du renouvelable, les beaux jours qui restent encore pour le non-conventionnel. 

Il fera ainsi un exposé sur l’industrie du schiste aux Etats-Unis et les expériences de la compagnie dans le forage horizontal, tout en rassurant sur l’utilisation de moyens limitant la pollution, comme le recours à l’injection à hauteur de 90% d’eaux recyclées dans la méthode de fracturation. 

«Après les Etats-Unis, l’Algérie recèle un potentiel important de schiste…les techniques de forages horizontaux peuvent être appliquées en Algérie», affirme le responsable d’Exxon, en notant que dans le recours au schiste, on peut utiliser des énergies renouvelables, notamment la limitation du torchage, l’électrification avec des énergies à bas carbone, etc. Wilson Jonathan a souligné que l’Algérie, avec sa longue histoire et expérience dans le secteur de l’énergie, présente beaucoup d’atouts pour l’investissement. 
 

Citant les avantages qu’offre l’Algérie, le conférencier évoque, entre autres points, le réseau de gazoducs et installations d’exportation de GNL, ainsi que la nouvelle loi sur les hydrocarbures et les avantages fiscaux qu’elle contient. 

A rappeler que des discussions sont en cours entre la major américaine et Sonatrach autour de projets futurs. Interrogé sur le résultat de son entretien avec le PDG de Sonatrach, Jonathan Wilson a souligné que les deux parties ont signé un mémorandum d’entente il y a quelque temps et depuis les discussions se poursuivent. «Nous avons eu quelques discussions productives avec Sonatrach, mais je ne pourrais pas m’avancer sur leur objet», s’est-il contenté de dire en marge des travaux du Napec.

 

Oran
De notre envoyée spéciale  Nadjia Bouaricha

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