De nombreux pays soutiennent le président Saied : La Tunisie sur le point de gagner son bras de fer avec le FMI

09/05/2023 mis à jour: 20:00
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Les États-Unis se sont récemment rangés aux côtés de l’Italie et la France pour demander le réexamen des conditions d’acceptation du dossier tunisien auprès du Fonds monétaire international. 

L’ambassadeur Joey Hood a exprimé la disposition des USA à soutenir la Tunisie auprès du FMI. Hood a affiché sa considération «pour toute vision comptant sur les ressources propres du pays et respectant les partenaires internationaux ». Lesquels propos seraient synonymes de la fin des réticences américaines sur le dossier tunisien et d’un accord à passer dans les semaines à venir, mettant ainsi fin à des négociations traînant depuis 2020.

Une rencontre somme toute anodine mardi dernier du ministre tunisien des Affaires sociales, Malek Ezzahi, avec l’ambassadeur américain en Tunisie, Joey Hood, aurait permis à ce dernier de s’exprimer très positivement sur le dossier tunisien auprès du FMI, ne se limitant plus au soutien général et diplomatique. L’origine syndicaliste d’Ezzahi, lui ,aurait, semble-t-il, permis d’expliquer l’essence de la pensée du président Saïed, «favorable aux réformes mais soucieux de la stabilité du pays et de la préservation du pouvoir d’achat des démunis». 

Le Président tunisien refuse les démarches pressées pouvant envoyer le pays vers le chaos, comme ce fut le cas dans plusieurs pays. Saïed a proposé de chercher d’autres approches de subventions aiguillées vers les nécessiteux. Les USA n’y voient pas d’inconvénient et le FMI se dirige vers le réexamen des conditions d’acceptation. Les soucis des Italiens et des Français avec la migration clandestine les ont poussés à supporter le gros des garanties financières. Les deux pays ont multiplié les démarches ces dernières semaines pour lever les réserves du FMI. 

Les USA ont fini par rallier le camp franco-italien face à l’inflexibilité de la Tunisie sur des engagements pouvant brader la stabilité sociale. La Tunisie cherche plutôt à «introduire des réformes globales, préservant les droits des catégories vulnérables à faibles revenus, assurant ainsi plus de stabilité sociale et devant être le tremplin d’une reprise économique», selon les affirmations de Malek Ezzahi à l’ambassadeur américain.

État des lieux

C’est vrai qu’il y a ces dernières années de la pression sur les avoirs tunisiens en devises fortes. C’est vrai aussi que les hommes d’affaires locaux rencontrent des difficultés pour les garanties bancaires nécessaires à leurs investissements à l’étranger. Toutefois, les faits continuent à démentir les prétendus analystes annonçant, depuis plusieurs années, la faillite certaine du pays et l’annonce imminente de cessation de ses paiements, voire d’aller devant le Club de Paris. 

La Banque centrale tunisienne continue à assurer. Elle honore ponctuellement les échéances du pays. La BCT parvient même à maintenir la monnaie locale à un niveau acceptable comme l’attestent les valeurs approchées entre le cours officiel et celui du marché parallèle de la monnaie locale. L’euro s’échange à 3,35 TND sur les places officielles et 3,42 TND sur le marché parallèle. Cela ne veut pas dire que c’est l’apothéose. Loin de là. Mais, l’économie tunisienne parvient à arracher le minimum nécessaire pour survivre.

Pour citer certains exemples traduisant la santé des capacités financières du pays, la Tunisie continue à importer annuellement près de 50 000 voitures neuves, dont le coût global dépasse les 300 millions d’euros. Les autorités tunisiennes continuent également à assurer près de 75 millions d’euros, chaque année, pour les 11 000 pèlerins et plus de 100 millions d’euros pour les 50 000 Tunisiens allant faire des petits pèlerinages «Omra». 

Cela va sans dire que, malgré les restrictions, des produits étrangers de luxe continuent à orner les boutiques de marques de luxe aux quartiers huppés du Lac ou de la Marsa. Tu peux facilement te permettre une vraie «Rolex» dans pareils lieux de luxe pour des sommes supérieures à 15.000 $, avec sa facture et en toute légalité. Donc, s’il est vrai que ça grince et que la Tunisie n’est plus aux années de l’apothéose quand toutes les importations étaient permises. L’économie n’est pas sur le bord de l’asphyxie. 

Il y a déjà en 2023 une nette reprise dans le secteur des phosphates, pour la 1re  fois depuis 2011. Le volume des exportations des phosphates des quatre premiers mois a dépassé le volume total des sept dernières années, de 2016 à 2022. Le tourisme enregistre aussi une reprise avec des chiffres approchant ceux de 2010. Il y a lieu d’espérer.

Tunis
De notre correspondant  Mourad Sellami

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