Il s’agit de mettre en application le Plan de prévention et de lutte approuvé en 2022 par le Comité de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO) que préside actuellement l’Algérie.
La campagne de lutte contre le criquet pèlerin commence en ce début du mois de juillet. Le ministère de l’Agriculture fait l’inventaire des moyens mobilisés pour faire face aux invasions éventuelles de cet acrididé fortement présent dans certaines zones proches des frontières sud-ouest de l’Algérie. Il s’agit de mettre en application le Plan de prévention et de lutte approuvé en 2022 par le Comité de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO) que préside actuellement l’Algérie.
Ce plan opérationnel consiste en la mutualisation des moyens humains et matériels de tous les pays de la région ouest de l’Afrique pour renforcer la surveillance et la prévention contre ces insectes qui constituent une grande menace pour l’agriculture. L’objectif recherché par les Etats de la région est de pouvoir correctement évaluer le risque d’invasion afin d’engager, par anticipation, les moyens de prévention et de sécurisation des récoltes agricoles dans cette partie de l’Afrique.
En effet, des experts dans le domaine, appuyés par des unités de lutte, sont déjà sur le terrain pour observer les mouvements des criquets dans les pays de la région sahélo-sahélienne. Parmi les pays mis sous observation, il y a la Mauritanie où des foyers ont déjà été détectés dans la partie nord du pays. Ayant de grandes capacités d’adaptation au climat changeant, le criquet pèlerin se reproduit en hiver et au printemps, mais, d’après les spécialistes, l’été est la plus grande période de sa reproduction, d’où la mise en alerte des unités de lutte en Algérie mais aussi dans toute l’Afrique occidentale.
Ayant toujours été en première ligne de cette lutte antiacridienne, l’Algérie s’échine ainsi à mettre en œuvre les décisions de CLCPRO en dépêchant des experts durant ce mois de juillet pour effectuer des opérations de surveillance et de traitement dans les zones de reproduction estivale en Mauritanie. Selon le ministère de l’Agriculture, un important mouvement de criquets a été observé le 19 mai dernier pas loin de la frontière sud-ouest du pays.
Surveillance satellitaire
Outre les moyens humains et matériels déployés par le ministère de l’Agriculture, le ministère de la Défense nationale (MDN) est également mis à contribution. Ainsi, des moyens aériens ont été déployés pour le traitement des surfaces atteintes par ces acrididés. Le ministère de l’Agriculture a affirmé que plus de 2500 hectares ont été traités à Tindouf, Béchar et Adrar. Des équipes de surveillance sont toujours mobilisées dans ces wilayas.
Fer de lance de la lutte antiacridienne dans la partie de l’Afrique la plus déshéritée, l’Algérie continue de mobiliser de gros moyens pour enrayer cette menace. L’Agence spatiale algérienne (Asal) fait partie de ce dispositif de lutte.
En collaboration avec l’Institut national de la protection des végétaux (INPV), l’Asal contribue à travers l’imagerie satellitaire de moyenne résolution à identifier les zones de reproduction du criquet pèlerin, en zoomant sur les régions saharo-sahéliennes. L’Asal cible les zones à forte activité chlorophyllienne qui sont favorables à la reproduction et au développement du criquet.
La contribution de l’Asal dépasse les frontières algériennes pour s’étendre aux pays du Sahel. L’Algérie conjugue ses efforts avec ceux de la FAO pour combattre ce fléau dévastateur qui menace régulièrement des populations entières en Afrique.
Elue à l’unanimité, en novembre 2022 à Oran, à la tête du CLCPRO pour la période de 2023 et 2024, l’Algérie a, selon le ministère de l’Agriculture, «pris toutes les mesures et procédures nécessaires et mobilisé toutes les capacités pour faire face à ce fléau dangereux comme elle a préparé avec l’Instance un programme de travail pour l’utilisation des technologies modernes dans le domaine de la surveillance ».
Plusieurs pays africains, tels que le Botswana et la Namibie, ont été durement affectés par ces criquets migrateurs. Les plus touchés sont les petits exploitants agricoles qui ont tout perdu du jour au lendemain. Pour l’Algérie, la lutte antiacridienne fait partie des efforts consentis pour la sécurité alimentaire.