Des températures caniculaires pouvant atteindre les 50 degrés Celsius affecteront plusieurs wilayas du sud du pays à partir d’aujourd’hui et au moins jusqu’à mercredi prochain. C’est ce qu’a indiqué un bulletin météorologique spécial (BMS) émis hier par l’Office national de météorologie.
La même source ajoute que plusieurs wilayas du Sud seront placées au niveau de vigilance «orange», à savoir Tindouf, Beni Abbès, Timimoun, Adrar, Bordj Badji Mokhtar et In Salah. Les températures maximales prévues sont «49°C pouvant atteindre localement 50°C, alors que les températures minimales prévues oscilleront entre 36 et 39°C».
La canicule dans ces wilayas du Sud peut avoir plusieurs impacts significatifs sur la santé des populations et les activités économiques de la région. Ces conditions météorologiques extrêmes peuvent être dangereuses pour les habitants, en particulier les personnes âgées, les enfants en bas âge et les malades. Plusieurs sont victimes de coups de chaleur, épuisements et déshydratation. Cette situation ne sera pas sans conséquence sur les écosystèmes fragiles du Sud algérien, tels que les déserts et les zones semi-arides qui sont sensibles aux variations climatiques. La canicule peut entraîner la dégradation des sols, la diminution de la biodiversité et la perturbation des équilibres écologiques.
Les habitants du Sud n’ont d’autre choix que de recourir massivement à la climatisation (entre 12h et 18h), une solution efficace pour atténuer les effets de la chaleur. Cependant, elle nécessite une consommation importante d’énergie, ce qui peut entraîner des coûts excessifs. En effet, les factures qui leur parviennent de Sonelgaz sont de plus en plus élevées. Une hausse plus qu’insupportable en tenant compte d’un certain nombre de facteurs : rudesse du climat, températures intenables, faibles revenus des ménages, cherté de la vie, chômage endémique et enclavement de localités lointaines.
Des épisodes de canicule de plus en plus fréquents
Il convient de noter qu’en moyenne, pour une utilisation d’environ 4 heures par jour, la facture d’électricité augmente de près de 15% sur le mois. En revanche, si le climatiseur est utilisé plus de 4 heures par jour, on peut constater une augmentation de la facture d’électricité mensuelle de 25% environ. D’après Sonelgaz, la climatisation représente 40% de la facture annuelle de la consommation électrique du pays. «L’évolution des moyennes estivales (de juin à août) des températures maximales a montré nettement la tendance à la hausse», selon plusieurs analyses de Météo Algérie.
Les vagues de chaleur qui sévissent sur l’Algérie depuis quelques années démontrent que notre pays est aussi concerné par le dérèglement climatique. L’Algérie connaît une augmentation progressive des températures moyennes, avec des épisodes de canicule de plus en plus fréquents et intenses, en particulier dans les régions du Sud. Rappelons qu’en avril dernier, le nord du pays a connu également une vague de chaleur exceptionnelle.
Juillet 2009 et août 2012, le pays a été marqué par une intense canicule entraînant des conséquences négatives sur la gestion du territoire, la vie sociale et économique de la population. De fortes chaleurs aux répercussions considérables qui nécessitent une adaptation des populations et des activités. Avec cette chaleur, les risques d’incendie vont encore une fois augmenter.
L’agriculture et ses rendements, l’économie, le tourisme, la biodiversité, les structures des bâtiments se trouvent directement menacés par l’intensification des sécheresses partout dans le monde. Plus chaud, plus souvent, plus tôt et plus tard. La multiplication des canicules est un signe indubitable du changement climatique, expliquent les scientifiques.
Le concept de vague de chaleur ne doit pas non plus être totalement assimilé à celui de canicule qui, même s’il est proche (il inclut également des températures supérieures aux normales pendant 3 jours), induit aussi l’existence de températures nocturnes très élevées. Le réchauffement climatique n’étant pas encore en voie d’être endigué, ni même contrôlé, les vagues de chaleur devraient donc continuer à faire partie de notre quotidien dans les années à venir.