Six mille morts, dont 1000 enfants, 20 000 blessés, des centaines d’habitations détruites, ce bilan à Ghaza est occulté dans les pays occidentaux, tant par les gouvernants que par les médias, dans un odieux partage des tâches pour dédouaner les Israéliens de leurs crimes et en même temps les innocenter au sein de leurs opinions publiques.
Aux dirigeants politiques de relayer la diplomatie israélienne et aux journaux d’ouvrir leurs colonnes, aux télés leurs antennes, à longueur de journée à des membres du renseignement israélien ou à des experts universitaires soigneusement triés. Les journalistes eux-mêmes se métamorphosent aisément en généraux de l’armée israélienne tout comme ils se vêtaient de l’habit d’officiers supérieurs ukrainiens après le début de la guerre. Ce qui est visé à travers cette propagande qui utilise des moyens technologiques gigantesques c’est de détourner de la réalité telle qu'elle se présente.
Pour ce faire, Israël ne recule devant rien, y compris en affamant les Ghazaouis, en les privant d’eau, d’électricité et de soins. Les hôpitaux sont bombardés sans aucune retenue ni pitié. Seule une infime partie des aides humanitaires adressées par nombre d’Etats a été autorisée à entrer dans l’enclave pour se conformer, selon un journal français, au «seuil» fixé par l’armée israélienne d’octroi a chaque Ghazaoui d’une ration de survie seulement qui lui permet uniquement de ne pas mourir de faim. Le cynisme et l’horreur absolue.
L’Occident s'attelle aussi, et depuis toujours, à faire ancrer l’idée qu’Israël est, malgré tout, un Etat démocratique, le seul, insiste-t-il, au milieu d’un «océan théocratique». Un Etat qui, dit-on, cherche la paix et combat le terrorisme, une notion clé devenue le socle de la manipulation pour effacer toute notion de résistance contre l’occupation et pour le droit à un Etat palestinien libre.
Le terme terrorisme sert à ôter toute légitimité politique ou révolutionnaire au recours à l’autodéfense. L’armée française l’a utilisé pour disqualifier la lutte des moudjahidine pendant la Guerre de Libération algérienne. Le révolutionnaire Larbi Ben M’hidi a eu cette célèbre formule : «Donnez-nous vos armes, on vous donne nos couffins», pour répondre à ceux qui s’offusquaient de l’utilisation de bombes dans des lieux publics. Ce fut aussi le cas des Vietnamiens qualifiés de terroristes par les Américains alors qu'ils subissaient des attaques massives de bombardements au napalm.
La connivence des pays occidentaux à l’égard d’Israël remonte à sa création en 1948, lorsqu’il fallait laver leur conscience sur les crimes nazis commis contre les juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont répondu favorablement aux demandes pressantes des mouvements sionistes en quête d’un territoire pour recueillir les juifs éparpillés dans le monde, notamment en Europe.
Le choix fut porté sur la Palestine pour des raisons religieuses, et se traduisit immédiatement par l’expulsion d’une grande partie de ses habitants d’origine, victimes de la généralisation de l’utilisation de la force et de la persécution pour maintenir les habitants restant dans un état de domination et de faiblesse.
Depuis 70 ans, toutes les propositions politiques qui les rétabliraient dans leurs droits légitimes ont été systématiquement rejetées par les équipes israéliennes au pouvoir à Tel-Aviv, la plupart du temps par des suprémacistes juifs et de représentants de l’extrême droite politique, qui se distinguaient par le plus abject racisme à l'encontre des populations palestiniennes. Avec un soutien inconditionnel des pays occidentaux, à leur tête les Etats-Unis, victimes d’un intense lobbying sioniste.