Crise ukrainienne : Flambée inédite des prix de l’énergie et des produits de base

07/03/2022 mis à jour: 00:50
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Les prix alimentaires mondiaux ont atteint un record et les indices des prix à la consommation dans les principales économies sont en hausse. «C’est une mauvaise nouvelle pour les ménages du monde entier, car la croissance des salaires est largement inférieure à l’inflation», signale un analyste cité par Bloomberg.

Les répercussions de la crise ukrainienne continuent de créer une véritable onde de choc au sein des marchés énergétiques, mais aussi ceux des matières premières essentielles de beaucoup d’économies à travers le monde, la Russie et l’Ukraine étant deux importants pourvoyeurs de divers matériaux et denrées de base.

La crise inédite, exacerbée par les sanctions prises à l’encontre de la Russie, a occasionné une flambée spectaculaire des prix de presque tous les produits de base, du pétrole aux céréales, en passant par les métaux, ce qui risque d’aggraver les difficultés financières des consommateurs déjà aux prises avec une inflation galopante.

Les prix alimentaires mondiaux ont atteint un record, et les indices des prix à la consommation dans les principales économies sont en hausse. «C’est une mauvaise nouvelle pour les ménages du monde entier, car la croissance des salaires est largement inférieure à l’inflation», signale un analyste cité par Bloomberg. L’indice FAO des prix des produits alimentaires avait déjà atteint un niveau record en février, impacté notamment par la hausse des prix des huiles végétales et des produits laitiers.

Le marché des huiles demeure très nerveux avec principalement une tension extrême sur le tournesol compte tenu de la situation en mer Noire, l’Ukraine étant un des principaux producteurs de tournesol au monde. Les cours des matières premières et de l’énergie sont ainsi montés en flèche depuis quelques jours et la courbe risque de connaître de nouveaux pics dans les semaines à venir. Les prix du pétrole devraient encore augmenter à l’ouverture des marchés aujourd’hui, pour atteindre de nouveaux sommets après ceux enregistrés la semaine dernière.

L’indice de référence Brent a augmenté de 21% pour clôturer à 118,11 dollars le baril vendredi, et le brut américain a gagné 26% pour clôturer à 115,68 dollars. Des niveaux jamais égalés depuis 2013 et 2008, respectivement. Les prix du gaz en Europe ont également enregistré un nouveau record avec un gain hebdomadaire de 120%, pour atteindre 208 euros le mégawattheure.

Les prix des matières premières, du blé à divers métaux, ont atteint également des sommets pluriannuels, les sanctions occidentales ayant perturbé les expéditions aériennes et maritimes de produits de base produits et exportés par la Russie.

L’Ukraine et la Russie sont deux des plus grands exportateurs mondiaux de blé, dont les prix ont atteint, vendredi, un sommet jamais égalé en 14 ans après avoir gagné près de 40% depuis le début de la crise. Ces deux pays exportent 30% des besoins mondiaux en blé et orge.

L’Ukraine est également le 4e exportateur mondial de maïs. «Au-delà de l’arrêt des disponibilités des ressources en provenance de Russie et d’Ukraine, se pose la question pour les agriculteurs ukrainiens de savoir s’ils seront en mesure d’implanter leurs cultures de printemps, ce qui impacterait les équilibres mondiaux en céréales, y compris sur l’ensemble de la campagne prochaine», note le cabinet spécialisé Agritel.

Ce dernier souligne en outre que «la situation dangereuse sur les marchés a pour conséquence des variations de prix inédites. Il devient quasiment impossible d’afficher des prix physiques tant ces derniers peuvent varier d’une minute à l’autre».

La Russie est également un fournisseur de métaux. L’aluminium a atteint un niveau record vendredi, tandis que le cuivre, dont le pays fournit 3,5% des approvisionnements mondiaux, flirtait également avec un nouveau pic historique. 

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