Crise russo-occidentale sur l’Ukraine : Le Kremlin atténue l’espoir d’un sommet Poutine-Biden

22/02/2022 mis à jour: 06:03
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Les présidents américain et russe, Biden et Poutine

Le Kremlin a jugé hier «prématuré» un sommet entre le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue américain, Joe Biden. «Parler de plans concrets d’organisation de sommets est prématuré», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, selon l’AFP.

 Toutefois, ce dernier a évoqué une «entente» pour poursuivre le dialogue au niveau des chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et Antony Blinken. Selon D. Peskov, une rencontre ou un entretien entre les présidents Poutine et Biden est toujours possible si les deux hommes le jugent «utile». 
 

La présidence française a annoncé, dans la nuit de dimanche à lundi, que les présidents Biden et Poutine ont chacun «accepté le principe» d’une rencontre et que leurs pourparlers seraient ensuite élargis à «toutes les parties prenantes».
 

Un peu plus tard, le président Vladimir Poutine a estimé que les accords de paix de Minsk sur le conflit opposant l’Ukraine à des séparatistes prorusses n’ont aucune perspective de mise en œuvre, accusant Kiev de les saboter. «Nous avons bien compris qu’ils n’ont absolument aucune perspective», a-t-il dit au cours d’une réunion du Conseil de sécurité russe. 

Dans cet esprit, il a affirmé que Moscou étudiait la demande formulée plus tôt dans la journée par les deux territoires séparatistes de l’est de l’Ukraine de reconnaître leur indépendance. La Russie est, aux yeux de l’Occident, l’instigatrice du conflit et le parrain des séparatistes, la guerre ayant éclaté dans le sillage de l’annexion russe de la péninsule de Crimée après l’arrivée au pouvoir de pro-occidentaux à Kiev début 2014. 
 

A chacun sa vérité
Moscou accuse de son côté les autorités ukrainiennes de torpiller des accords de paix datant de 2015. «Le but de notre réunion aujourd’hui est d’écouter nos collègues et de déterminer nos prochains pas dans cette direction», a soutenu le président russe. Il a également estimé que son pays fait face à une menace «sérieuse» et «très grande» en Ukraine. «L’utilisation de l’Ukraine comme instrument de confrontation avec notre pays représente une menace sérieuse, très grande pour nous», a déclaré V. Poutine, affirmant que la priorité de Moscou n’est «pas la confrontation, mais la sécurité». 
 

De son côté, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a une nouvelle fois accusé les Etats-Unis de ne pas prendre en considération les demandes russes, mais compte de voir son homologue, Antony Blinken, jeudi à Genève. «Une telle rencontre est prévue le 24 février à Genève», a-t-il dit. Vendredi, il rencontrera à Paris le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. 
 

Pour sa part, l’Ukraine a demandé hier une réunion du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu). Les Russes se défendent de tout projet d’invasion de l’Ukraine. 

Le Kremlin réclame la fin de la politique d’élargissement de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) et le retrait des forces américaines stationnées en Europe de l’Est, des demandes rejetées par les Occidentaux. Ces derniers ont menacé Moscou de sanctions dévastatrices en cas d’offensive contre l’Ukraine.

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