Création des zones d’activité à Aïn Abid (Constantine) : Des propriétaires dénoncent le squat de leurs terres

18/04/2023 mis à jour: 09:30
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A fin d’offrir plus d’opportunités aux investisseurs, promouvoir les start-up et créer de nouveaux postes d’emploi, la wilaya de Constantine a procédé à l’aménagement des zones d’activités (ZAC) et de nouvelles micros-zones d’activités. 

Une bonne initiative certes, mais qui a fait de nombreux mécontents. Dans la commune d’Aïn Abid, un groupe d’héritiers dénoncent un squat de leurs terres situées dans le quartier Mazla, par les services de la wilaya. «Ce que vous faites est du vol. Il n’y a aucune procédure réglementaire entamée pour occuper les lieux. Vous ne me faites pas peur, j’irai à la justice. J’irai jusqu’au bout», s’était manifesté un des héritiers d’un lot de terrain d’environ 4 ha portant le n° 21, lors d’une récente visite du wali, Abdelkhalek Sayouda à Ain Abid. 

Cette parcelle a fait l’objet d’une opération d’aménagement chapeautée par la direction de l’administration locale de Constantine (DAL), afin d’être exploitée comme une ZAC. Le hic, selon les propriétaires, est qu’aucune action d’expropriation n’a été entamée par la DAL. «Il y a environ six mois, on était surpris de voir des engins et des travaux lancés sur notre terrain, qui est à caractère urbain. Nous étions informés qu’il s’agit d’une zone d’activité. 

Ce n’est pas normal de squatter un terrain privé pour l’octroyer à un autre privé», a fulminé un des héritiers concernés, affirmant que la wilaya a procédé d’une manière non réglementaire. Pis encore, martèle-t-il, les héritiers n’ont pas été informés et aucune procédure d’expropriation, selon ses dires, n’a été entamée par les services compétents. «Et pourquoi parler d’expropriation, tant qu’il ne s’agit pas d’un projet d’utilité publique à l’instar d’une route, un hôpital, une école ou une administration. 

De quel droit on nous enlève notre terrain pour le donner à un autre, tout en bafouant la réglementation en vigueur, sachant que nous possédons tous les documents nécessaires», dénonce notre interlocuteur. 

Les héritiers concernés ont adressé une lettre de dénonciation au wali de Constantine, dont El Watan possède une copie. Les plaignants regrettent que le wali n’ait pas daigné répondre à leurs doléances ou les recevoir. Pourquoi ce terrain ? Ces citoyens affirment, dans leur correspondance, que cette agression n’est pas la première du genre. Ils expliquent que cette terre avait déjà fait l’objet d’une agression, lorsque la daïra avait attribué des attestations de cession de parcelles du même terrain pour des citoyens afin d’éradiquer l’habitat précaire. Et ce, aussi, en l’absence de la moindre procédure réglementaire au profit des véritables propriétaires. 

C’est le délire, d’après eux. D’un côté l’avancement des travaux a atteint 10 %, jusqu’à 65 % de certains lots d’aménagement de cette zone d’activité et de l’autre côté, les habitants concernés ne semblent pas lâcher prise exprimant leur colère en présence du wali. 

Face à cette situation rocambolesque, M. Sayouda s’est contenté d’orienter les plaignants vers la justice. Afin d’avoir sa version des faits, nous avons contacté le DAL de Constantine, Nacer Zougari. 

Ce dernier à nié toutes les accusations des habitants affirmant qu’il s’agit en réalité d’un terrain domanial. «Effectivement, j’ai reçu ces gens dans mon bureau et je leur ai demandé des documents qui prouvent que ce terrain leur appartient. Mais ils ne sont jamais revenus»,  a-t-il déclaré.

Et de poursuivre qu’en ne peut parler d’expropriation en l’absence d’actes et des documents nécessaires. M. Zougari affirme avoir appelé le chef de daïra d’Aïn Abid pour avoir les plans des terrains domaniaux. 

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