Le coût des cours particuliers de soutien diffère de la wilaya, de la région, de la matière, du timing et également de l’enseignant.
Difficultés d’assimilation ou non, les cours particuliers de soutien seraient, de l’avis de certains, un «passage obligatoire». Excessif et exagéré, le coût de ces cours grève considérablement le budget des ménages. Combien ça coûte ? Tout diffère de la wilaya, de la région, de la matière, du timing et également de l’enseignant.
Le tarif d’une séance à domicile, généralement, oscille entre 3000 et 3500 DA, et atteint parfois même 4000 DA la séance d’une heure et demie ou deux heures. Dans ce cas précis, c’est l’enseignant qui se déplace chez l’élève avec en prime le transport assuré. «Pour les mathématiques et la physique, je préfère que l’enseignant se déplace à domicile.
Prise par mon travail, je ne peux assurer le déplacement. Je paye alors 3500 DA la séance par matière en assurant le retour à l’enseignant», témoigne une maman d’un élève de la première année secondaire. A l’approche des examens, les prix doublent avec option de préparation intensive des sujets d’une manière essentielle.
Les prix passent parfois au triple, selon le nombre d’enfants. «Si l’élève a quatre matières essentielles par mois, cela revient à 12 000 DA par mois et par enfant et s’il en a deux, il faudra débourser 24 000 DA. C’est énorme pour une rente familiale à moyen revenu. «Certaines mamans mettent en gage leur or», s’offusque Meziane Mériane, pédagogue et ancien syndicaliste.
Viennent ensuite les cours particuliers individuels, dispensés dans un local, une école privée ou chez l’enseignant. L’élève est seul avec son enseignant. Cette formule est proposée entre 2000 DA et 3000 DA par élève et par séance. Dans certaines régions, en dehors des grandes villes, les prix peuvent être plus ou moins raisonnables.
Des séances individuelles à 1000 DA sont disponibles. Au même prix, des abonnements mensuels sont proposés. L’option la moins chère revient alors à 8000 DA/ mois.
Mais elle ne satisfait pas toujours l’ensemble des élèves et les parents. «Du moment que je paye un cours de soutien, je préfère qu’il soit dans un groupe restreint pour mieux assimiler sa révision. Cela ne sert plus à rien de reproduire le même scénario et le même cadre de la classe», atteste une autre maman d’un élève de première année moyenne (collège).
Le changement de cycle est difficile, témoigne-t-elle. L’idée est de mieux préparer son enfant à l’examen national, le BEM dans quatre ans.
C’est ce chemin qu’une autre maman a suivi mais n’empêche qu’aujourd’hui, son fils qui est en classe de quatrième année (BEM), suit des cours individuels à 4000 DA la séance, des cours en groupe à 2000 DA la séance avec une inscription déjà assurée dans une école privée pour la formule «spécial examen» prévue à quelques semaine avant l’examen du brevet.
Une facture de 24000 DA mois sans même comptabiliser la dernière formule. La facture passe au double, soit 48 000 DA, puisqu’elle a une autre fille qui prépare son Bac.
Ça passe au double voire au triple
Il faut multiplier ce montant au nombre de matières concernées par les cours de soutien. «Au vu des résultats obtenus ce trimestre, des cours de physique ou sciences pour la lycéenne sont inévitables», note la maman, désappointée. La facture sera alors de 72 000 DA le mois !
Le hic, c’est qu’à la fin du mois, certains élèves ne se retrouvent plus et décident de changer soit d’enseignant ou même de formule. Il existe enfin les cours particuliers en groupe chez l’enseignant, payés aussi à 3000 DA au minimum. Ces tarifs varient selon le nombre d’élèves, de séance et surtout la matière enseignée.
Contrairement aux années précédentes, ces cours ne se limitent plus aux matières essentielles et techniques, des élèves suivent des cours de soutien d’histoire et de géographie, d’éducation civique...
La demande est aussi importante sur les cours de langue arabe dès le cycle primaire. «Très compliquée comme matière, tous mes enfants étaient obligés d’être accompagnés dès la première année primaire», témoigne un père de trois filles, dont deux sont au collège et une au primaire.
Sa facture atteint les 18000 DA le mois. On préfère, affirment certains parents, débourser ces sommes pendant l’année, car à l’approche des examens, les prix passent au double.
Comme plusieurs autres parents, Saliha, en scolarisant sa fille dans un collège privé, croyait échapper à ce casse-tête coûteux : «Je me retrouve malheureusement à payer à la fois les mensualités de l’école et des cours de soutien en arabe et mathématiques.»
Sa fille, qui passera son BEM cette année, a aussi besoin de soutien en langue anglaise. Elle paye 24000 DA le mois pour les trois matières, à raison d’une fois par semaine...