Ahmed Attaf a assuré, lors de sa visite à Ankara, que le «consensus politique algéro-turc» autour des principaux dossiers régionaux et internationaux «se consolide et se renforce». Le président Recep Tayyip Erdogan effectuera une visite en Algérie «dans un avenir très proche». L’Algérie est le deuxième partenaire commercial de la Turquie en Afrique avec des échanges commerciaux dépassant les 5 milliards de dollars.
Les relations algéro-turques connaissent un «développement qualitatif» aussi bien sur les plans politique qu’économique. C’est ce qu’a affirmé le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, lors d’une conférence de presse qu’il a animée avec son homologue turc, Hakan Fidan, le jeudi 7 septembre à Ankara. Le chef de la diplomatie, qui effectue, depuis mercredi, une visite de travail de deux jours en Turquie, a fait part d’un «fort élan» et d’une «évolution notable» dans les relations entre les deux pays.
M. Attaf a affirmé avoir transmis un message du président Abdelmadjid Tebboune à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qui effectuera, prochainement, une visite de travail, à l’occasion de la tenue de la deuxième session du Conseil de coopération de haut niveau. Les deux chefs d’Etat se sont rencontrés en juillet dernier lors d’une visite effectuée par le président Tebboune, en Turquie, à son retour de Chine.
Et ce n’est pas la première fois que le président algérien se rend à Ankara. Son déplacement officiel remonte à mars 2022. Son homologue turc est venu en Algérie en janvier 2020. Ces échanges traduisent l’entente parfaite entre les deux Présidents et les deux pays, dont la coopération dans divers domaines s’est substantiellement développée au cours de ces dernières années.
«Priorités qualitatives»
Le ministre algérien des Affaires étrangères a procédé avec des responsables turcs à «une évaluation globale» de l’avancée dans la concrétisation des «priorités qualitatives» et des «objectifs quantitatifs tracés» par les deux chefs d’Etat. Il a, entre autres, abordé avec le président turc la situation dans la région du Sahel en présentant l’initiative du président Tebboune pour le règlement de la crise au Niger à travers un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
M. Attaf a souligné que cette initiative contient également une «approche de développement global» qui permettrait de faire face aux défis multidimensionnels qui s’imposent aux pays et aux peuples de cette région. Les efforts de l’Algérie «ont été grandement salués et soutenus par la Turquie, pays frère», a précisé le ministre.
Selon lui, le «consensus politique» algéro-turc autour des principaux dossiers régionaux et internationaux, est non seulement «toujours de mise» mais il «se consolide et se renforce à travers l’engagement commun en faveur des principes et des valeurs consacrés dans la Charte des Nations unies ainsi qu’à travers les démarches inlassables du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à faire prévaloir la logique du dialogue et de la négociation, en vue de résoudre les crises et conflits, quel que soit le degré de leur complication ou le niveau de leur gravité».
M. Attaf a dit aussi avoir partagé avec le président Erdogan et son homologue turc «la vision analytique de l’Algérie sur les développements dangereux que connaît la région sahélo-saharienne ainsi que la profonde préoccupation face à la détérioration accélérée de la situation dans cet espace régional, devenu le foyer du plus grand nombre de tensions et de conflits dans le monde». De son côté, le président Erdogan a fait part de sa volonté de poursuivre les efforts entrepris avec son homologue algérien, pour renforcer davantage les relations bilatérales au vu de «la totale confiance» entre les deux pays et de leurs «aspirations permanentes et ambitieuses».
Accords en préparation
Lors de sa visite, M. Attaf a coprésidé avec son homologue turc, Hakan Fidan, les travaux de la deuxième session de la Commission mixte algéro-turque de la planification. Les représentants de 12 départements ministériels, à savoir l’industrie, l’énergie et les mines, les transports, la pêche et les productions halieutiques, l’agriculture, la justice, l’éducation, le commerce, les finances, les travaux publics, la culture et l’enseignement supérieur, ont participé à cette session qui a été consacrée à «l’évaluation des avancées enregistrées dans la mise en œuvre des décisions prises par les dirigeants des deux pays frères».
M. Attaf s’est longuement entretenu avec son homologue turc, avant l’ouverture des travaux de cette session. Il a annoncé la préparation d’une série d’accords dans plusieurs domaines qui seront signés à l’occasion de la prochaine visite en Algérie du président turc.
«Nous préparons la mouture finale des projets de ces accords qui seront signés lors de la visite, en Algérie, du président Recep Tayyip Erdogan dans un avenir très proche», a souligné le ministre selon lequel «les deux pays ont réalisé de grands progrès sans précédent dans l’histoire de leurs relations bilatérales, en vue de leur élargissement à tous les secteurs et domaines offrant des opportunités de coopération et de partenariat multiples au mieux des intérêts de nos deux pays».
Parmi les secteurs où la coopération bilatérale est très développée, l’on peut citer la métallurgie, la sidérurgie, le textile, le bâtiment et les travaux publics (BTP). La coopération économique commence à s’étendre à d’autres secteurs tels que les énergies renouvelables, les mines, l’agriculture saharienne et l’industrie pharmaceutique, a indiqué M. Attaf qui a qualifié cette coopération de «fructueuse et prometteuse».
L’Algérie et la Turquie, selon lui, progressent considérablement dans «la réalisation des objectifs assignés par les dirigeants des deux pays frères, notamment en ce qui concerne l’objectif d’augmenter les échanges commerciaux à 10 MDS à moyen terme». Selon le ministre des Affaires étrangères, l’Algérie est, aujourd’hui, «le deuxième partenaire commercial de la Turquie en Afrique avec des échanges commerciaux dépassant les 5 MDS».
La Turquie est le premier investisseur étranger hors hydrocarbures en Algérie avec un total de plus de 6 milliards de dollars. Il y a actuellement 1500 entreprises turques présentes sur le marché algérien.