Le général d’armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a reçu le 14 mars à Alger son homologue sud-africain, le général d’armée Rudzani Maphwanya, commandant des forces de Défense nationale de l’Afrique du Sud, en visite de travail à la tête d’une importante délégation.
«Lors de cette audience, les deux parties ont passé en revue l’état de la coopération militaire entre les armées des deux pays ainsi que les moyens et perspectives de leur développement», a indiqué dans un communiqué le ministère de la Défense nationale. Cette visite intervient dans un contexte marqué par un retour en force de la diplomatie algérienne dans le continent africain.
Connues pour leurs liens historiques remontant à la Guerre de Libération nationale, l’Algérie et l’Afrique du Sud entretiennent d’excellentes relations bilatérales et constituent un couple soudé au sein de l’Union africaine, avec une convergence de vue sur l’ensemble des dossiers d’intérêt commun.
La visite du général d’armée Rudzani Maphwanya vise à renforcer l’axe Alger-Pretoria dans le domaine de la défense, pour mieux relever les défis sécuritaires qui se posent au continent africain mais aussi au monde entier. «Cette visite en Algérie reflète la volonté politique des hautes autorités des deux pays de promouvoir la coopération militaire bilatérale au niveau des relations historiques et d’amitié qui lient les deux pays», a affirmé le général d’armée Saïd Chanegriha, pour qui, il y a bien un engagement commun en faveur de la volonté politique des hautes autorités des deux pays d’œuvrer ensemble pour l’instauration d’une coopération dense, basée sur les échanges, la concertation et le pragmatisme, et hissée au niveau des relations historiques entre les deux pays et des ambitions qui les animent.
Les deux commandements militaires œuvrent ainsi à fédérer leurs efforts pour traduire leur volonté commune de «contribuer efficacement à l’instauration de la paix et de la stabilité au niveau du continent africain».
Pour sa part, le général d'armée Rudzani Maphwanya a souligné la convergence des points de vue et des analyses sur les questions d’actualité continentale et internationale. Il a également relevé la disponibilité de son pays à «œuvrer pour le renforcement de la coopération militaire bilatérale».
L’Algérie et l’Afrique du Sud disposent de capacités militaires des plus importantes en Afrique. Le renforcement de leur coopération militaire ne pourrait qu’avoir un impact positif dans l’instauration de la paix et de la sécurité dans le continent.
Déployant d’importants efforts pour la résolution des différends et le règlement des conflits en Afrique et plus particulièrement dans la région du Sahel, l’Algérie cherche à renforcer sa coopération militaire avec plusieurs autres pays africains dans le but, notamment, de réduire les ingérences étrangères au sein du continent.
Ainsi donc, depuis plus d’une année, plusieurs hauts responsables militaires de pays africains se sont rendus en Algérie. Le 9 mars 2023, le général d’armée Mohamed Ali El Hadad, chef d’état-major général de l’armée du gouvernement libyen d’unité nationale était à Alger, où il avait été reçu par le général d'armée Chanegriha.
En juillet 2022, c’est le ministre délégué à la présidence de la République du Cameroun, chargé de la Défense, Josef Beti Assomo, qui s’est rendu à Alger.
En novembre 2022, le général d’armée Mohammed Othman El Houssein, chef d’état-major des Forces armées soudanaises, a lui aussi effectué une visite en Algérie à la tête d’une importante délégation militaire, où il avait abordé, avec le général d’armée Saïd Chanegriha, le contexte sécuritaire régional et la nécessité de conjuguer les efforts pour relever les défis sécuritaires au niveau du continent africain.
Plusieurs pays africains, faut-il le souligner, envoient en Algérie des militaires pour formation. Aussi, le rôle de l’Algérie dans la résolution des problèmes sécuritaires et des conflits en Afrique est également reconnu par les grandes puissances, telles que les Etats-Unis qui œuvrent, à travers notamment Africom, à renforcer la coopération avec l’Algérie.
En février dernier, le général d’armée Michael Langley, commandant du Commandement militaire des Etats-Unis en Afrique (Africom), était à Alger en vue d’élargir «la coopération militaire et d’aborder, avec pragmatisme et objectivité, les questions d’intérêt commun dans la région».
L’Algérie renforce également sa coopération militaire avec d’autres pays importants présents sur le continent africain, à l’instar de la Russie, de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis.
En février dernier, le coprésident de la Commission mixte algéro-saoudienne chargée de la coopération militaire est venu en Algérie. Le même mois, le chef de l’état-major de l’ANP a reçu le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, le ministre d’Etat chargé des Forces armées britanniques, le chef de l’état-major des Forces armées qataries et le coprésident de la Commission mixte algéro-émiratie chargé de la coopération militaire.
C’est dire à quel point l’Algérie devient un acteur incontournable dans le domaine sécuritaire en Afrique et plus particulièrement dans la région de l’Afrique du Nord et du Sahel.