Conseil de sécurité : Guterres souligne l’urgence d'une réforme

20/09/2023 mis à jour: 09:39
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Photo : D. R.

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, appelle à un renouvellement des institutions multilatérales pour relever les défis du XXIe siècle.

S’exprimant hier à l’ouverture du débat général annuel de l’Assemblée générale des Nations unies au siège de l’organisation à New York, M. Guterres met en avant le fait que le monde a beaucoup changé alors que les institutions internationales restent les mêmes.  «Nous ne pouvons pas traiter efficacement les problèmes tels qu’ils sont, si les institutions ne reflètent pas le monde tel qu’il est aujourd’hui», a souligné le SG de l’ONU devant les 193 Etats membres réunis dans la salle de l’Assemblée générale.

Poursuivant son discours, M. Guterres estime que ces institutions, telles qu’elles sont actuellement, sont devenues des sources de tensions et de problèmes, dans un contexte international marqué par l’accentuation des divisions et des clivages entre les grandes puissances économiques et militaires.

Il parle également de clivages apparents entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest. «Il est grand temps de renouveler les institutions multilatérales sur la base des réalités économiques et politiques du XXIe siècle – et de les ancrer dans l’équité, la solidarité et l’universalité – conformément aux principes de la Charte des Nations unies et du droit international», a plaidé M. Guterres selon lequel cela exige de «réformer le Conseil de sécurité pour l’adapter au monde d’aujourd’hui».

Une demande qui a déjà été exprimée par nombre de pays, dont l’Algérie qui compte la défendre  durant son mandat de deux ans en tant que membre non permanent au sein du Conseil de sécurité, qui commencera en janvier 2024. Le chef de l’ONU a également insisté sur l’impérieuse nécessité de «repenser l’architecture financière internationale pour qu’elle devienne véritablement universelle et soit un filet de sécurité mondial pour les pays en développement en difficulté».

M. Guterres dit être «bien conscient» des difficultés et des résistances au changement en raison de l’existence de «nombreux intérêts concurrents et priorités contradictoires». Mais le statu quo actuel ne constitue nullement une solution, selon lui, estimant que «l’alternative est entre la réforme et une fragmentation encore plus grande». «Les fossés se creusent à l’intérieur des pays, la démocratie est menacée, l’autoritarisme est en marche, les inégalités s’aggravent et les discours de haine se propagent», a-t-il observé.

Il est donc pour lui temps de trouver un «compromis» qui remettrait le monde sur les rails. «La politique, c’est le compromis. La diplomatie, c’est le compromis. Un leadership efficace, c’est le compromis. Les dirigeants du monde ont le devoir de parvenir à un compromis pour construire un avenir commun de paix et de prospérité, dans l’intérêt commun», a-t-il insisté.

Le SG de l’ONU a réitéré son appel à une «forte mobilisation» pour atteindre les Objectifs du développement durable pour 2030 dont la concrétisation est sérieusement menacée. «Les ODD ne sont pas qu’une simple liste d’objectifs. Ils portent les espoirs, les rêves, les droits et les attentes de personnes du monde entier. Et ils constituent le moyen le plus sûr de respecter nos obligations envers la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont nous célébrons le 75e anniversaire», a affirmé le chef de l’ONU.

Il a précisé dans ce sillage que «seuls 15% des objectifs sont en bonne voie. Nombre d’entre eux reculent». «Au lieu de ne laisser personne de côté, nous risquons de laisser les ODD de côté», a-t-il averti, réclamant ainsi urgemment «un plan de sauvetage mondial». Les chefs d’Etat et de gouvernement présents à l’Assemblée générale de l’ONU se sont engagés à «intensifier de toute urgence» leurs efforts pour atteindre les ODD, qui constituent une sorte de «feuille de route mondiale» pour sortir des crises multiples d’ici 2030.

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