Des thématiques diverses et variées ont été abordées par des experts nationaux et internationaux lors du Congrès international des sciences alimentaires (CISA) organisé mercredi 16 et jeudi 17 octobre à l’Institut de nutrition, de l’alimentation et des technologies agroalimentaires (INATAA) de l’université des Frères Mentouri de Constantine.
Un événement perçu comme «une occasion unique pour donner un état des lieux des filières alimentaires stratégiques de l’Algérie, défis et perspectives, des méthodes de valorisation des bioressources et des produits de terroir de notre pays, ainsi que de la relation entre la nutrition, l’alimentation et la santé», a indiqué Pr Halima Boughellout, directrice de l’Inataa et présidente du CISA 2024.
Dans une rencontre de cette envergure où les opportunités sont offertes pour un échange d’informations et d’expériences entre des chercheurs algériens et leurs homologues étrangers venus de France, d’Italie, Burkina Fasso, Égypte, Belgique, Espagne, Pologne et Canada, on retiendra que la sécurité alimentaire a été l’axe principal de nombreuses interventions.
Un objectif pour lequel l’État algérien a tracé une stratégie à moyen et long terme pour couvrir les besoins de la population. «Nous avons les moyens d’assurer notre sécurité alimentaire, surtout que nous produisons des quantités importantes de céréales nécessaires pour la consommation locale, au moment où les pouvoirs publics tentent de couvrir le déficit par l’importation, mais l’objectif principal de l’Algérie est d’atteindre l’autosuffisance en matière de production céréalière, pour laquelle de grands projets ont été lancés», a affirmé à El Watan Dr Abdelkader Benbelkacem, directeur de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique d’Algérie (INRAA).
Interrogé sur les possibilités d’atteindre l’objectif de l’autosuffisance alimentaire, en marge d’une intervention intitulée «Revue historique et différentes étapes de l’amélioration du blé dur en Algérie, depuis l’ère précoloniale à nos jours», Dr Benbelkacem a ajouté : «Nous avons comme données la consommation moyenne en céréales par habitant, évaluée à 210 kg par année, avec la superficie totale cultivée en Algérie estimée à 3,5 millions d’hectares, nous devons assurer au moins un rendement moyen de 35 quintaux à l’hectare pour pouvoir couvrir les besoins de la population..».
Notre interlocuteur ne manquera pas d’insister sur l’importance des projets stratégiques lancés au Sud dans le cadre de partenariats, et qui auront un grand impact sur l’autosuffisance en céréales dans les prochaines années. «L’avenir de l’Algérie est dans le sud où les vastes espaces sont disponibles pour multiplier les superficies agricoles, il faudra mettre tous les moyens nécessaires notamment en matière d’électrification pour permettre l’exploitation des ressources hydriques disponibles dans le sous-sol et assurer de meilleurs rendements, sachant que les potentialités existent et devront être mieux exploitées», a-t-il conclu.
Notons que les interventions de ce congrès ont été marquées par une forte présence des étudiants de l’INATAA, profitant de l’occasion pour enrichir leurs connaissances, en prévision de la préparation de leurs recherches et mémoires.