Conflit russo-occidental sur l’Ukraine : Washington et ses alliés s’engagent à soutenir Kiev

30/11/2023 mis à jour: 00:11
AFP
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Les Etats-Unis et leurs alliés continueront à soutenir l’Ukraine, ont martelé les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Otan, réunis à Bruxelles mardi et hier, à commencer par le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, rapporte l’AFP. «Nous devons continuer à soutenir l’Ukraine et nous le ferons», a affirmé le chef de la diplomatie américaine au cours d’une conférence de presse hier, à l’issue d’un Conseil Otan-Ukraine. 

 Quelques minutes plus tôt, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, avait lui aussi réitéré ce soutien des alliés à «la liberté de l’Ukraine», au moment où l’inquiétude grandit quant à la poursuite de l’assistance militaire occidentale à ce pays. L’Ukraine réclame davantage d’armes et de munitions pour être en mesure de l’emporter sur le champ de bataille, où les lignes de front ne bougent pratiquement plus depuis des semaines. Mais une aide supplémentaire des Etats-Unis est bloquée au Congrès américain, en raison de réticences de certains élus républicains, et les Européens rechignent de leur côté à débourser davantage pour aider Kiev.
S’efforçant de dissiper les doutes, J. Stoltenberg a mis l’accent sur les succès militaires des Ukrainiens, notamment en mer Noire, et décrit une Russie affaiblie sur tous les plans et à la remorque de la Chine.

 «Année après année, la Russie hypothèque son avenir auprès de la Chine», a-t-il déclaré devant la presse. La Russie est «aujourd’hui plus faible politiquement, militairement et économiquement», a-t-il indiqué. Il ne faut toutefois pas la sous-estimer, a-t-il ajouté, disant que Moscou a stocké d’importantes quantités de missiles avant l’hiver.  De son côté, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a cherché à rassurer les Alliés quant à la détermination de son pays à battre la Russie, après plus de 650 jours de guerre. «Nous devons continuer à nous battre, l’Ukraine ne cédera pas», a-t-il déclaré devant la presse hier matin à son arrivée au siège de l’Otan. 

«Notre objectif stratégique», une Ukraine dans ses frontières de 1991, incluant donc aussi la Crimée annexée par Moscou en 2014, «reste inchangé», a-t-il ajouté. Il en va non seulement de la sécurité de l’Ukraine mais aussi de celle de «toute la région euro-atlantique», a-t-il soutenu. Il s’est toutefois dit confiant sur un feu vert du Congrès américain et a rappelé l’engagement des Alliés à aider l’Ukraine. «Je n’ai aucune raison de croire que l’Occident manque de volonté politique» pour aider les Ukrainiens, a-t-il lâché, interrogé sur les blocages en Europe ou aux Etats-Unis. Et défendre l’Europe sans inclure l’Ukraine serait une «tâche futile», a également averti le ministre, plaidant pour l’entrée de son pays dans l’Alliance.

L’Otan a promis à l’Ukraine qu’elle la rejoindrait un jour, mais sans lui envoyer pour le moment d’invitation officielle. Cette organisation a suggéré hier quelques pistes de réformes, politiques et militaires, pour l’aider à se rapprocher d’elle avant une éventuelle adhésion. 

Sans l’Ukraine, l’Otan se priverait de «l’armée la plus forte et la plus expérimentée sur le champ de bataille», a estimé D. Kuleba, ajoutant qu’elle est déjà «de fait» une armée de l’Otan. Et aux responsables qui suggèrent à l’Ukraine d’abandonner des territoires pour obtenir son entrée dans l’Alliance atlantique et une garantie sur sa sécurité, le ministre ukrainien a opposé une fin de non-recevoir. Ceux qui ont de telles idées «devraient suggérer à leurs gouvernements d’abandonner leur territoire, d’abandonner leur peuple et, s’ils le font, alors je suis prêt à écouter leurs arguments», a-t-il affirmé.

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