Conflit du Sahara occidental : La vice-présidente du gouvernement espagnol exprime son soutien aux Sahraouis

27/03/2023 mis à jour: 02:05
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Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a trahi la cause sahraouie - Photo : D. R.

La classe politique espagnole s’était indignée du revirement de la position de Pedro Sanchez sur le conflit au Sahara occidental, le qualifiant de «scandaleux» et de «contraire» à la position historique de l’Espagne et au droit international. Sur le terrain, les forces d’occupation marocaines mènent une répression sauvage contre la population sahraouie. Ces derniers jours, elles ont pris pour cible la blogueuse et journaliste sahraouie Al Salha Muhammad Al Bashir, et l’ont violemment battue, ce qui lui a valu des blessures plus ou moins graves au dos, au bras et à la jambe.

La deuxième vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre du Travail et de l’Economie sociale, Yolanda Diaz, a exprimé son soutien à la cause du peuple sahraoui, contredisant ainsi la position du Premier ministre, Pedro Sanchez, à propos du Sahara occidental, occupé par le Maroc, rapporte le journal espagnol El Dia.

Yolanda Diaz, qui a participé samedi à un événement à Las Palmas (Grande Canarie), a assuré que «deux minutes après avoir connu le revirement de Pedro Sanchez favorable au plan (marocain) au Sahara occidental, il a été catégoriquement refusé».

Pour rappel, la classe politique espagnole s’était indignée du revirement de la position de Pedro Sanchez sur le conflit au Sahara occidental, le qualifiant de «scandaleux» et de «contraire» à la position historique de l’Espagne et au droit international.

Dans ce sens, Yolanda Diaz avait déclaré à l’époque qu’elle se démarquait totalement de la position de son supérieur, soulignant que «la position de l’Espagne vis-à-vis de ce dossier doit émaner d’un dialogue national, tout en tenant compte du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, garanti par le droit international».

Succombant aux pressions et chantages du régime marocain, le Premier ministre socialiste, Pedro Sanchez, avait annoncé, le 14 mars 2022, son soutien au sinistre «plan d’autonomie» marocain concernant le Sahara occidental.

Sur le terrain, les forces d’occupation marocaines mènent une répression sauvage contre la population sahraouie. Ces derniers jours, elles ont pris pour cible la blogueuse et journaliste sahraouie Al Salha Muhammad Al Bashir, et l’ont violemment battue, ce qui lui a valu des blessures plus ou moins graves au dos, au bras et à la jambe.

Al Salha Muhammad Al Bashir, correspondante de la Télévision nationale sahraouie, a indiqué, dans une déclaration sur les réseaux sociaux, qu’elle a été agressée par des officiers et des membres civils et militaires des services de renseignement marocains alors qu’elle quittait le domicile familial à Laâyoune occupée, ce qui signifie que sa maison et elle-même sont systématiquement placées «sous surveillance».

La blogueuse sahraouie a ajouté que «les bourreaux marocains l’ont exposée à des agressions physiques et verbales sur la voie publique, et à des pratiques racistes visant son identité sahraouie, accompagnées de gestes humiliants et de représailles».

A la suite de ces agressions, la journaliste sahraouie a scandé des slogans politiques en faveur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), suscitant un élan de solidarité de la part d’un groupe de citoyens et de passants sahraouis, lesquels ont dénoncé l’attaque dont elle a été victime en raison de son activité médiatique et de sa position en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.

Les forces d’occupation marocaines avaient précédemment pris pour cible et agressé Al Salha Muhammad Al Bashir à plusieurs reprises et l’avaient empêchée d’exercer son droit de travailler en tant que blogueuse et journaliste sahraouie, couvrant diverses activités liées à des manifestations pacifiques et des festivals nationaux dans les villes occupées du Sahara occidental, ou encore recevant d’anciens prisonniers politiques sahraouis.

La Colombie demande à Madrid d’inviter le Sahara occidental au sommet ibéro-américain

Le président de la Colombie, Gustavo Petro, a demandé à l’Espagne d’inviter le Sahara occidental au sommet ibéro-américain, tout en appelant à accorder à des pays africains ayant des liens différents avec l’Amérique latine le statut de pays observateurs, parmi lesquels le Sahara occidental qui est, dit-il, victime d’une «injustice».

Lors de ce sommet, dont les travaux se sont tenus vendredi et samedi à Saint-Domingue, la capitale de la République dominicaine, le président colombien a commencé son discours en appelant à «construire des ponts avec le continent africain», en intégrant les pays lusophones, comme la République arabe sahraouie démocratique (RASD), dans ce type de forum.

«C’est une question de forme, mais évidemment aussi de politique», a déclaré le dirigeant colombien lors de ce rendez-vous auquel ont également participé le roi d’Espagne, Felipe VI, et le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa.

La question sahraouie connaît un soutien sans précédent qui ne cesse de s’accroître à travers le monde, avec notamment le rétablissement des relations diplomatiques avec certains pays témoignant de leur attachement au respect de la légalité internationale et du droit à l’autodétermination et à la souveraineté de la RASD. A. Z.

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