L’espace Palestine a abrité, samedi après-midi, une conférence, ayant pour intitulé «Littérature de résistance en Palestine : des plumes face au feu», animée par des spécialistes algériens et étrangers.
C’est devant une assistance assez nombreuse que les cinq intervenants ont donné leur approche sur la littérature de résistance en Palestine. Il s’agit du Palestino- Jordanien Mohamed Naim Farhat, la Tunisienne Hafiza Kara, le Jordanien Fakhri Saleh et les deux universitaires algériens Kelouli Bensaâd et Said Hamoudi.
Le docteur Mohamed Naim Farhat a rappelé dans son intervention que quiconque décide d’écrire sur la Palestine-toutes disciplines confondues- n’est qu’une idée. Selon lui cela est devenu dans notre conscience, que nous y soyons nés ou non en Palestine, parce que même ceux qui n’y sont pas nés la portent dans leur conscience d’une manière belle et pure, bien qu’à travers tous les âges. «C’est parce que certains ont voulu posséder cette terre que l’acte d’écrire s’est imposé à nous», dit-il.
Il ajoute que lorsque nous parlons de la Palestine, nous devons en parler comme d’un texte complet, et nous devons voir l’intégration de ce texte dans la conscience des gens et dans leur âme. Notre orateur est convaincu que toute écriture sur la Palestine est parfois complexe et facile à la fois. Se lancer dans l’écriture de ce pays opprimé reste un acte de conscience et de témoignage. Mohamed Naim Farhat fait une comparaison de taille en disant qu’écrire en Palestine se donne à voir sous la forme d’une expérience d’ascension. Il insinue que celui qui écrit sur la Palestine s’élève également.
Pour sa part, l’universitaire jordanien, Saleh Fakhri, note que le colonialisme ne diffère pas beaucoup dans le monde entier. Il peut y avoir, parfois, une différence subtile, mais l’idée est la même. Il soutient aussi, que la littérature de résistance en Palestine a émergé, depuis que les israéliens ont commencé à mettre en œuvre ce projet sioniste.
Il a également passé en revue la créativité féministe dans la littérature de résistance et les écrits présentés en soutien à la cause Palestinienne, pour finalement arriver à la conclusion que la littérature internationale de résistance mûrit et se développe, non seulement au niveau arabe, mais partout dans le monde et dans toutes les langues.
Par conséquent, la littérature de résistance et de Palestine a d’autres visages, pas seulement arabe. La romancière et conteuse tunisienne, Hafida Kara Biban, a évoqué le colonialisme dans le monde entier, en affirmant dans le résumé de son intervention que, même si nos plumes sont différentes, elles doivent se réunir dans la littérature de la résistance, d’autant plus que nous voyons les choses les plus laides s’imposer à l’homme aujourd’hui. C’est pourquoi la résistance doit être faite à travers l’art, le dessin, notamment le roman. Elle considère aussi, que l’écriture se doit de susciter le questionnement.
L’Algérien Kelouli Bensaâda fait part de quelques réflexions. Notamment ce qui a été interrompu par Edward Said, avec l’acte de résistance culturelle, rappelant qu’on ne sépare pas le statut culturel de la résistance littéraire. Il soutient qu’il n›est pas possible de limiter la résistance littéraire ou culturelle à une période spécifique.
A son tour, le poète Said Hamoudi, considère la littérature de résistance ou de libération comme une littérature noire, voit tragique. Il a appuyé sa réflexion sur un texte qu›il a écrit et publié en 2009 sur le caricaturiste palestinien assassiné à la fin des années 80 par le Mossad israélien. Pour lui, c’est ce qui est arrivé à de nombreux intellectuels, écrivains et créateurs.
C’est une histoire sans fin, et c’est la preuve que cet ennemi n’a ni créateur ni création. Preuve en est avec ce qui se passe en Palestine aujourd’hui. Toujours selon ses propos, le texte théâtral s’appuie sur un certain nombre d’affiliations littéraires algériennes avec la question de Handala, qui est un projet majeur qui aurait pu être dirigé par le regretté dramaturge algérien M’hamed Benguettaf.
En somme, l’ensemble des intervenants a mis l’accent sur la littérature de résistance. Une flamme qui ne consumera jamais tant que des voix s’élèveront pour dénoncer les exactions sionistes à Ghaza.