Afin de renforcer la qualité des services et celle de l’enseignement, le secteur de l’éducation nationale aspire à l’élaboration d’une version améliorée et mise à jour du système numérique adopté ces dernières années. Dans cette perspective, une conférence régionale regroupant les wilayas de l’Est algérien s’est tenue les 22 et 23 décembre à Constantine.
Cet événement a réuni plusieurs acteurs du secteur, notamment les directeurs de 16 wilayas incluant Sétif, Skikda, Annaba, Guelma, M’sila, El Tarf, Khenchela et Souk Ahras. D’après Salah Guerraiche, directeur général de la planification et des finances au ministère de l’Éducation nationale, cette rencontre se veut une étape d’évaluation approfondie et participative.
Elle vise à recueillir des avis constructifs sur les initiatives passées tout en se projetant vers des améliorations futures. L’objectif ultime est de préparer la conférence nationale en mettant en lumière les progrès réalisés, tout en identifiant et corrigeant les carences existantes. Lors de son intervention, M. Guerraiche a souligné que cette démarche vise également à renforcer la culture numérique et à amorcer un changement des mentalités.
«Cette évaluation nous permettra d’aboutir à une version actualisée et nouvelle du système numérique pour 2025, en intégrant les propositions et recommandations des participants. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie de transformation numérique 2025-2030 pilotée par le Haut Commissariat à la numérisation», a-t-il déclaré.
Des perspectives ambitieuses
Depuis son lancement en 2014, officialisé en 2017, le processus de numérisation dans le secteur de l’éducation nationale a atteint des résultats remarquables, en dépit des erreurs signalées. Selon M. Guerraiche, près de 100% des opérations liées au parcours scolaire des élèves sont aujourd’hui numérisées, incluant les inscriptions, évaluations, bulletins et orientations scolaires.
Cette année, des avancées significatives ont été réalisées concernant le parcours des enseignants et des fonctionnaires, notamment pour les mouvements et transferts interwilayas. De plus, l’inscription des élèves de première année primaire a atteint un taux record de plus de 99%, tout comme celle pour le préscolaire.
Par ailleurs, le secteur a réussi «à numériser entièrement le parc de logements de fonction». M. Guerraiche espère que les participants apporteront leurs idées quant à la protection des données personnelles et des informations sensibles, afin de franchir une nouvelle étape dans l’amélioration du système.
Il a également mis en avant le fait que la plateforme numérique, conçue par des ingénieurs du secteur de l’éducation nationale, a été réalisée sans coûts supplémentaires.
«C’est une étape très importante pour une gestion efficace et limpide», a-t-il affirmé, rappelant que le secteur représente 40% de la Fonction publique avec un million de fonctionnaires, dont 500 000 enseignants.
Interrogé par El Watan sur l’impact de la numérisation sur la réduction des dépenses, M. Guerraiche a illustré cet effet par la diminution des impressions des bulletins scolaires. «Les parents peuvent désormais consulter directement les parcours scolaires de leurs enfants via un espace en ligne, sans se rendre dans les établissements. De même, les inscriptions aux examens professionnels et officiels, tels que le bac et le BEM, se font désormais sur la plateforme, réduisant considérablement les coûts, dont ceux liés au tirage de papier», a-t-il expliqué.
Cette initiative a également permis de diminuer les déplacements vers les directions de l’éducation, allégeant les coûts matériels et les efforts physiques.
En chiffres, le secteur compte 30 000 établissements scolaires et 11 millions d’élèves, sans oublier les 500 000 inscrits à distance. Les acquis du système numérique, tels que le suivi des résultats scolaires et la gestion des mouvements des enseignants, sont aujourd’hui tangibles et vérifiables, selon M. Guerraiche.
Pour rappel, cette conférence régionale s’inscrit dans une série de rencontres initiées par le ministère. Elle fait suite aux conférences de wilayas organisées les 4 et 5 décembre en cours, elles-mêmes précédées par des réunions au niveau des circonscriptions administratives d’inspection les 19 et 20 novembre dernier.
Ces initiatives visent à enrichir et débattre des axes prioritaires définis par la circulaire ministérielle n°839 du 10 novembre 2024.