Concours Trophées de l’adaptation au changement climatique en Méditerranée : Pour des villes amies de la nature

06/04/2023 mis à jour: 05:06
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Photo : D. R.

Une édition spéciale du concours «Trophées de l’adaptation au changement climatique en Méditerranée» a été lancée par l’Agence française de la transition écologique, sur le thème de l’adaptation du secteur des bâtiments et de la construction au changement climatique.

Plusieurs organismes et programmes européens et onusiens sont partenaires de ce challenge méditerranéen. «Cette édition spéciale des Trophées mettra plus spécifiquement en avant les solutions d’adaptation dans le secteur de la construction.

Elle permettra de mobiliser les acteurs de l’adaptation au changement climatique de tous les pays du bassin méditerranéen et de valoriser leurs projets», lit-on dans le communiqué de presse.

Cette nouvelle édition, dont la clôture des candidatures est fixée pour le 9 du mois courant, s’adresse aux entreprises, acteurs du secteur privé, collectivités territoriales, agences nationales et universités publiques et ONG.

Elle récompensera les actions portant sur les bâtiments, les équipements, infrastructures et aménagements, liés au secteur de la construction, conçus ou rénovés de manière résiliente.

«Il pourra s’agir par exemple d’aménagements bioclimatiques (ouvrages ombragés, ventilation…), de la gestion des eaux pluviales ou de la ressource en eau potable, du confort thermique estival des bâtiments ou d’actions visant à renforcer la robustesse des réseaux et infrastructures aux événements climatiques», explique Elodie Loch-Béatrix, consultante en politiques publiques Transition écologique et chargée de communication du concours.

Quant à la finalité de ces Trophées, c’est d’inciter d’autres territoires à s’adapter au changement climatique, en s’inspirant des projets lauréats. Les éditions précédentes ont permis d’identifier et de mettre en lumière plus de 100 projets provenant de 18 pays du pourtour méditerranéen.

Adaptation au changement climatique

Selon un rapport du Mediterranean Experts on Climate and Environmental Change 2 (MedECC), le bassin méditerranéen, avec ses 500 millions d’habitants, est exposé à de grands bouleversements. Il est la deuxième zone la plus impactée par le changement climatique après l’Arctique.

La région se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale avec des impacts majeurs dès 2050, comme la baisse jusqu’à 10 % de la disponibilité en eau douce ou l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des événements climatiques extrêmes telles les canicules, les sécheresses, inondations, etc. Quant aux projections à long terme, c’est-à-dire après 2100, des impacts majeurs sont également attendus.

Il s’agit de l’augmentation des températures de 5,6°C, la baisse des précipitations de 20 % ou l’élévation possible du niveau de la mer de près de 90 cm. «Les doubles phénomènes de densification des littoraux et d’urbanisation amplifient les contraintes et les risques au nord comme au sud de la Méditerranée.

Des enjeux d’accroissement des effets d’îlots de chaleur urbain, de pollutions de l’air et de raréfaction des ressources en eau se multiplient surtout en milieu urbain, contribuant à dégrader fortement les conditions de vie et en particulier des plus précaire», explique notre interlocutrice et d’ajouter le secteur de la construction est particulièrement touché par ces enjeux d’adaptation.

«Des solutions existent notamment pour améliorer le confort thermique dans les bâtiments : massification des mesures de rénovation énergétique, nouvelles constructions bioclimatiques, mesures passives de ventilation, d’ombrage, utilisation de matériaux locaux biosourcés, installation de réseaux de chaleur et de froid, etc.

Elles peuvent être combinées à des réflexions d’aménagement urbain plus adaptées : végétalisation, utilisation de matériaux à faible albédo pour la construction… Ces mesures peuvent permettre globalement de réduire les consommations énergétiques et l’usage de la climatisation, véritable ‘‘bombe à retardement’’ climatique.

Ce concours permettra d’identifier ces mesures plus ou moins innovantes à l’échelle des territoires», poursuit notre interlocutrice. Les villes et territoires ruraux du bassin méditerranéen doivent donc se saisir de leurs points forts pour accroître la résilience de leurs systèmes sociaux, économiques et environnementaux.

Elles pourront ainsi mieux absorber les conséquences des événements météorologiques et climatiques extrêmes liés au changement climatique.

«Cette édition spéciale des Trophées de l’adaptation au changement climatique en Méditerranée est l’occasion de rappeler l’urgence du passage à l’action, pour le secteur du bâtiment, et l’importance du partage d’expérience pour inspirer, innover et mobiliser l’ensemble de ces territoires», conclut-elle.

Les lauréats du concours recevront des diplômes et bénéficieront d’une valorisation des projets sélectionnés et un accompagnement par les partenaires du concours des Trophées.

Par ailleurs, le grand gagnant de la troisième édition des Trophées, dédiée aux aménagements et infrastructures résilients, n’est tout autre que l’Office national de l’assainissement algérien (ONA), représenté par la station d’épuration à filtres plantés de Témacine, dans la wilaya de Touggourt.

Elle a réalisé une station d’épuration à filtres plantés qui repose sur l’infiltration des eaux usées brutes d’origine domestique par écoulement gravitaire à travers des lits composés de sables et de graviers, et leur épuration par des plantes spécialement sélectionnées pour s’adapter aux évolutions des conditions climatiques locales.

Cette solution simple et durable élimine les contraintes techniques et économiques posées par les installations classiques.
 

 

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