Compétition : Des jeux, des prix, des films et des médailles

18/08/2024 mis à jour: 09:12
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Photo : D. R.

Après les JO et les 3 médailles remportées par l’Algérie, une autre médaille d’or vient d’être attribuée à Algiers, film de Chakib Taleb Bendiab, primé aux Flickers du Rhode Island, festival indépendant aux USA.

Cette 28e édition du festival de Rhodes Island, qui attire 45 000 spectateurs chaque année, a donc connu une apothéose pour l’Algérie avec le premier long métrage de Chakib Taleb Bendiab projeté au cinéma Showcase lors de ce festival qui s’est tenu du 6 au 11 août 2024.

Thriller-enquête autour d’enlèvements d’enfants dans une Algérie encore traumatisée par la décennie noire, au-delà de la qualité du film lui-même et de son scénario bien ciselé, Algiers, ou 196 Mètres, son deuxième titre, l’œuvre aura réussi à rassembler les meilleurs acteurs algériens du moment, tous plus ou moins jeunes et issus de la nouvelle école, Nabil Asli, Meriem Medjkane, Hichem Mesbah, Chahrazed Kracheni, Slimane Benouari ou Ali Namous, tout en ravissant les amateurs du cinéma national, heureux de ce prix même s’ils ne sont jamais allés à Rhode Island, le plus petit Etat des Etats-Unis mais première région d’Amérique du Nord à avoir adopté des lois pour supprimer l’esclavage.

Pourquoi ? Parce que les USA, champions du cinéma, consécration particulière en ces temps de route, même si ce n’est pas la première fois que des films algériens raflent des prix.

Si l’on ne parlera pas ici des nominations et participations ou des prix dans des festivals mineurs et intimistes, comme le festival du film indépendant en noir et blanc de femmes non mariées d’Yvette-en-Garonne, le listing des récompenses reste quand même assez long, ce qui prouve la vivacité du cinéma algérien même si les prix dans les festivals de catégorie 1 restent peu nombreux, cette classe ne comptant que 5 noms (pour les longs métrages de fiction), Berlin, Cannes, Sundance, Venise et les Oscars des USA, et la catégorie 2 que 6 festivals, San Sebastian (Espagne), Telluride (USA), Annecy (pour les films d’animation), Karlovy Vary (Tchéquie), Locarno et Rotterdam.

Pour le reste, en dehors donc de La Bataille d’Alger, Lion d’or à la Mostra de Venise 1966 qui provoqua la colère de la délégation française, puis sélectionnée comme l’un des 100 films italiens à sauver puisque c’est une production algéro-italienne et le réalisateur, Gillo Pontecorvo, un Italien, sur une musique d’Ennio Morricone avec Rouiched dans le rôle d’un ivrogne non crédité au générique, en dehors donc de Z, film franco-algérien de Costa Gavras sorti en 1969, prix du jury à Cannes, Oscar du meilleur film en langue étrangère pour le compte de l’Algérie et Golden Globe du meilleur film étranger, en dehors donc de Le Vent des Aurès, prix de la première œuvre au festival de Cannes, et bien sûr Chronique des années de braise, Palme d’or au festival de Cannes 1975, on peut en citer à la pelle même si on ne fait pas de cinéma avec une pelle. Listing non exhaustif.

Le Charbonnier, Tanit d’argent aux Journées cinématographiques de Carthage en 1972, Les Aventures d’un héros, Tanit d’or aux mêmes Journées cinématographiques de Carthage en 1978, Les Enfants du vent, prix de la Critique, Venise 1981, Moissons d’acier, Grand Prix du Festival de Damas 1983.

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On peut citer dans la catégorie documentaire Aliénations, grand prix de la Biennale des cinémas arabes, 2004, Grand Prix au Festival du cinéma du réel 2004 et au Magnolia Award, Festival international de Shanghaï, La Chine est encore loin du même réalisateur, Grand Prix du festival de Munich 2009, prix du jury au Festival des 3 Continents, Nantes 2008.

Le réalisateur Hassen Ferhani, premier Prix du 26e Festival international de Cinéma de Marseille (France) pour Dans ma tête un rond-point, ou pour le court-métrage, Khouya, de Yanis Koussim au Festival du film de Locarno, Le Pont, Prix du jury au Festival du court métrage de Soueidaa ou Demain, Alger ?

second prix du court métrage au festival du film oriental de Genève, et en animation, Khamsa ou Le Puits de l’oubli, Kabuku award au Niigata International Animation Film Festival qui s’est tenu au Japon en mars dernier.

On a dû en oublier beaucoup, comme La Dernière reine, Amsevrid ou 143 rue du désert mais le nombre de prix dans les différentes catégories fait du cinéma algérien le leader de sa région.

A ce titre et on le répète souvent quand on regarde Netflix, l’Algérie reste quand même le seul pays africain, arabe, berbère et songhaï (oui, il y a des Songhaïs en Algérie, qui y vivent depuis des dizaines de génération et on ne vous dira pas où) à avoir eu la Palme d’or à Cannes et un Oscar aux USA, catégorie 1, et même si on ne sait pas où est cette Palme d’or de Cannes (elle aurait été offerte à Boumediène puis aurait disparu selon la rumeur), le onetwothreesme est de circonstance pour Algiers, 196 mètres.

D’ailleurs après la relative bonne participation de l’Algérie aux Jeux olympiques, classée 39e au nombre de médailles derrière l’Iran (21e place), l’Ukraine (22e) et le Bahrein (33e) mais devant Israël (41e), la Tunisie (52e) et le Maroc (60e), tout comme le président de la République a adressé ses félicitations aux médaillés, la ministre de la Culture et des Arts a adressé les siennes à toute l’équipe de Algiers (196 mètres) pour avoir remporté le Grand Prix à Rhode Island, «attribué dans un contexte de forte concurrence».  

 

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