Colombie : Vote pour un nouveau Président de rupture

20/06/2022 mis à jour: 04:01
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Le second tour de la présidentielle en Colombie s’est déroulé hier. L’élection oppose le candidat de gauche Gustavo Petro et l’homme d’affaires indépendant Rodolfo Hernandez, qui promettent, chacun à leur manière, un «nouveau chemin» pour un pays en crise.

Selon l’AFP, l’hypothèse d’un résultat trop serré a inquiété ces derniers jours, faisant craindre de possibles débordements, ainsi que des accusations de fraude, alors que G. Petro a exprimé ses doutes sur le logiciel servant pour le décompte, après des erreurs en sa défaveur aux législatives de mars.

«Les sondages nous placent loin devant l’autre candidat (...). Il ne reste plus qu’à surveiller la fraude», a affirmé de nouveau hier matin le sénateur de gauche via Twitter. «En démocratie, seul compte le bulletin de vote. N’insistez pas pour créer une atmosphère de fraude basée sur des ragots», a risposté R. Hernandez,

Gustavo Petro, 62 ans, était arrivé largement en tête du premier tour le 29 mai, avec 40% contre 28% à R. Hernandez, 77 ans, et une participation de 55%. A eux deux, ils ont défait les élites conservatrices et libérales, qui monopolisent le pouvoir depuis deux siècles.

Le magnat de l’immobilier a cependant reçu immédiatement le soutien de la droite traditionnelle et sa figure tutélaire, l’ex-président Alvaro Uribe (2002-2010).

Ces trois dernières semaines de campagne «poubelle», selon l’expression de la presse, ont été marquées par les invectives, accusations en tout genre, désinformation, espionnage, entre autres, avec une course des deux camps pour se montrer le plus «proche des gens», via les réseaux sociaux.

«Toujours en avant, pas un pas en arrière ! (...) Il est l’heure d’élire un homme à votre image qui veut simplement en finir avec la corruption et faire avancer la Colombie», a commenté R. Hernandez sur Twitter hier matin, promettant, selon sa formule, de «ne pas voler, ne pas mentir, ne pas trahir». «Voulons-nous continuer à reculer, suivre la voie du passé, ou avancer ensemble ?» a plaidé de son côté G. Petro, dans une ultime adresse diffusée samedi sur les réseaux. «Il ne s’agit pas de Petro ou Hernandez, il s’agit de choisir un changement véritable et réel en faveur de la vie. Le choix est entre vos mains.»

L’élection se déroule dans un contexte de crise profonde, après la pandémie, une sévère récession, des manifestations antigouvernementales durement réprimées et une aggravation de la violence des groupes armés qui sévissent dans les campagnes. Malgré la soif de changement, les deux candidats inquiètent.

Hormis quelques mesures emblématiques, Hernandez est resté vague sur son programme et ne compte quasiment aucun représentant au Congrès, ce qui interroge sur sa capacité à gouverner. Petro suscite toujours le rejet d’une partie de l’électorat, qui l’associe à la vieille extrême gauche latino-américaine, aux guérillas marxistes actives dans le pays. 

Il inquiète également chez les entrepreneurs et certains secteurs économiques. 

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