Clôture du salon national du livre à Constantine : Des enseignements à tirer

30/09/2024 mis à jour: 07:46
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L’affluence du public n’a pas été à la hauteur des attentes

Clôturé samedi 28 septembre, après avoir été tenu durant une semaine à la maison de la culture Malek Haddad de la ville de Constantine, le Salon national du livre organisé par le ministère de la Culture et des Arts, par le biais de l’entreprise nationale des arts graphiques (ENAG), a laissé des impressions mitigées au sein des citoyens et des participants, bien que cet événement aurait pu avoir une portée beaucoup plus importante s’il avait bénéficié de l’intérêt qu’il méritait auprès de la tutelle et des autorités de la wilaya. 


Pour les visiteurs que nous avons rencontrés, la wilaya de Constantine avait bel et bien besoin d’un tel événement pour relancer l’un des plus importants volets de l’activité culturelle qu’est la lecture. 

«C’est une manifestation très intéressante surtout qu’elle a proposé une diversité de choix pour les lecteurs à travers les stands réservés à une multitude d’éditeurs et de distributeurs du livre dans tous les domaines, comme j’ai constaté que des espaces ont été consacrés aux enfants, ce qui est très encourageant ; malheureusement l’affluence n’a pas été au rendez-vous, et c’est bien regrettable surtout que la lecture connaît un net recul ces dernières années en raison de l’invasion des technologies modernes, notamment les téléphones tactiles qui font des ravages parmi les jeunes, qui boudent la lecture», a révélé une retraitée rencontrée au salon. 

Si la présence des personnes âgées a été la plus remarquée lors de cette manifestation, les jeunes que nous avons croisés étaient en majorité des étudiants venus dénicher des livres touchant à leurs spécialités. «Nous avions eu vent de la tenue de ce salon et nous sommes venues chercher des romans en anglais», ont déclaré des étudiantes de l’Ecole normale supérieure (ENS) Assia Djebar de l’université Salah Boubnider (Constantine 3).  

En somme, de nombreuses questions ont été posées durant ce salon sur la faible affluence du public, pour lequel les pouvoirs publics ont toujours œuvré à organiser ce genre d’activités culturelles. «Sinon pourquoi dépenser tout cet argent pour faire venir une soixantaine d’exposants avec un résultat presque insignifiant en matière de présence citoyenne ?», s’est interrogé un participant.


Un manque flagrant de publicité 

De leur côté, les participants à ce salon ont exprimé à l’unanimité leur satisfaction quant à la maîtrise de l’aspect organisationnel, jugé à la hauteur, ainsi que les conditions réunies au niveau de la maison de la culture Malek Haddad. 

Le grand hic réside dans la période choisie pour sa tenue et qui s’est avérée complètement inadéquate. «Organiser un tel événement à la rentrée scolaire, juste à la reprise après de longues vacances, a été un mauvais choix, surtout que tout le monde est préoccupé par les dépenses scolaires, et personne n’a le temps pour penser à autre chose ; moi personnellement j’aurais aimé que ce salon soit organisé au mois d’avril coïncidant avec les activités de Youm El Ilm (Journée du savoir), un moment idéal qui attire beaucoup de visiteurs ; je me rappelle du Salon du livre organisé à la maison de la culture Malek Haddad au mois d’avril 2013 qui a eu un grand succès, ainsi que celui tenu sur l’esplanade de l’université Frères Mentouri au mois d’avril 2016, lors de la manifestation Constantine capitale de la culture arabe et qui a drainé un nombre important d’étudiants», rappelle un habitué de ces événements. Mais le point qui a sérieusement affecté cette rencontre des éditeurs à Constantine, et qui a été soulevé en toute objectivité, a été celui du manque flagrant de communication et de médiatisation. 

Une faille à prendre en considération par les organisateurs pour les prochaines éditions. Sinon comment expliquer que le salon n’ait pas bénéficié de suffisamment de publicité et de médiatisation, qui devaient se faire au moins 15 jours avant sa tenue et pas la veille, comme cela a été toujours le cas pour ce genre d’événements ? 

Certains citoyens se sont interrogés sur l’absence de publicité dans la ville, hormis deux banderoles fixées sur la façade du Palais de la culture Al Khalifa, alors que les affiches du Cirque Amar ont été accrochées un peu partout. Bon nombre d’exposants que nous avons approchés n’ont pas manqué de nous rappeler ce qui s’est pas passé au Salon national du livre de Djelfa tenu au mois de février dernier. 

«C’était vraiment grandiose à Djelfa où nous avions vu un public des grands jours affluer vers la salle omnisports de la ville durant toute la durée du salon ; les gens étaient tellement intéressés que l’événement a connu un grand succès, surtout qu’il s’agissait de la première fois que la ville de Djelfa abrite cette manifestation ; même les autorités locales et à leur tête le wali ont marqué leur présence hors de la journée d’inauguration. C’était un événement inoubliable», ont-ils déclaré. Un fait qui mérite une sérieuse réflexion.  

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