Classement des universités : l’effet miroir

11/07/2022 mis à jour: 03:33
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Les établissements du secteur du supérieur ont rivalisé en matière de technologie et d’innovation lors du Salon de l’enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et des produits de la recherche, qui s’est tenu à l’USTHB. Le lieu est symbolique : 40 ans d’existence voués à la science, mais pas seulement.

L’université de Bab Ezzouar a décroché la première place dans le Classement des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (CEESA) 2022, établi par le ministère de tutelle en mai dernier.

L'événement est censé renseigner sur l’actualité, voire l’évolution de la recherche nationale. Même si certaines universités présentes n’avaient pour «bagage» que des dépliants. Ce qui reflète la situation de bon nombre d’institutions universitaires, dont le rapport à la technologie est peu ou prou quantifié.

Le classement 2022 a eu au moins le mérite de dévoiler les progrès ou la stagnation en matière de recherche et d’innovation.

Dans un contexte fortement concurrentiel et de course effrénée à l’excellence technologique, les rankings des universités sont effectués par des organismes internationaux. L’objectif majeur est de mettre sous les feux de la rampe les temples de performance.

Avec beaucoup de retard, le CEESA se lance dans une tentative de nivellement à l’effet d’accéder à la visibilité. Il est basé sur des critères reconnus. Le barème de notation cumule 100 points, répartis sur 5 critères, à savoir l’enseignement, la recherche scientifique, le développement technologique et innovation, la gouvernance, et l’ouverture à l’international. Cent-neuf universités et Ecoles supérieures étaient en lice.

A l’issue de la période d’évaluation, le peloton de tête est composé respectivement de 5 universités : l’USTHB, Tlemcen, Sétif, M’sila et Sidi Bel Abbès. Aucun des établissements ayant concouru, y compris ceux du Top 10, n’a réussi à atteindre la moyenne ! L’USTHB qui caracole en tête n’a obtenu que… 45,66 points !

Les Ecoles ne sont pas mieux loties. La communauté universitaire devrait s’y intéresser pour en tirer les enseignements. Scrutées, les appréciations, particulièrement celles inhérentes à la recherche scientifique et le développement technologique et innovation, viennent rompre avec un discours tronqué et acter une réalité.

Pour le premier critère, seule l’USTHB tire son épingle du jeu en obtenant 17,78 points sur un total de 35. La note la plus élevée pour le second critère, soit 6,09 points sur 15, est revenue à l’université d’El Oued qui occupe la 18e place.

Pour l’ouverture à l’international, Béjaïa et Tlemcen se sont distinguées, mais là encore de justesse.

A la lumière de ces résultats, l’absence des universités algériennes dans les classements internationaux ne souffre d’aucune question. La recherche scientifique et l’innovation sont en mal de progression. Ces béquilles du développement technologique se sont révélées bancales.

Et l’organisation d’un Salon, quand bien même puisse-t-elle créer un climat d’émulation interuniversitaire, n’aura in fine qu’un effet miroir. Car, l’innovation et la technologie en tant que produits ne sont valorisées que quand elles sont arrimées à un écosystème.

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