La version doublée en langue amazighe du film L’Opium et le bâton, réalisé par Ahmed Rachedi d’après le roman éponyme de Mouloud Mammeri, a été projeté dans la soirée de mercredi à la Cinémathèque d’Oran.
La cinémathèque d’Oran a dû ouvrir exceptionnellement le soir pour accueillir cet événement culturel organisé par le Haut-Commissariat à l’amazighité, en collaboration avec l’association Numidia, dans le cadre de la journée du 20 avril célébrant le printemps berbère. Pour El Hachemi Assad du HCA, cette projection était d’autant plus pertinente que l’idée de doubler ce film a été initiée à Oran en 2017. C’était lors de l’une des rencontres organisées en hommage à Mammeri célébrant le centenaire de sa naissance.
Ahmed Rachedi était alors venu à Oran apporter son témoignage et parler des collaborations qu’il y a eu entre les deux hommes et qui avaient été entamées très tôt après l’indépendance avec le documentaire L’aube des damnés, commenté par l’écrivain qui avait rédigé le texte.
«Pour doubler le film, il fallait l’accord du réalisateur et c’est dans ce contexte en marge de l’hommage en question que Rachedi a été sollicité et une rencontre a été organisée avec Samir Ait Belkacem à la tête d’une entreprise de doublage pour parler des détails du projet», explique le secrétaire général du HCA rappelant que la boîte en question avait déjà à son actif le doublage en langue amazighe de plusieurs films d’animation qui ont eu un grand succès en Algérie.
Au final, d’après les avis recueillis sur place auprès des spectateurs ayant assisté à la projection, le résultat est convaincant à plusieurs titres car, en plus des aspects techniques, le doublage exige aussi des compétences artistiques pour transmettre les émotions, les nuances, etc. En conséquence, cette initiative permet de donner une seconde vie dans les salles de cinéma à ce film puisqu’il continuera à être projeté dans plusieurs villes du pays et même, assure-t-on, au Canada.