Cinémathèque algérienne : Hommage au réalisateur Youssef Chahine

29/07/2024 mis à jour: 02:34
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Youcef Chahine, cinéate égyptien

A l’occasion de la commémoration du 16e anniversaire du décès du réalisateur, scénariste et producteur égyptien, décédé le 27 juillet 2008 au Caire, la Cinémathèque d’Alger organise du 27 juillet au 1er août un cycle cinématographique à ce monstre du cinéma mondial.

Le coup d’envoi du cycle cinématographique en question a été donné le 27 juillet avec une deuxième programmation hier, avec la projection du film égyptien historique Jamila l’Algérienne. Réalisé par Youssef Chahine et écrit par Abd al-Rahman, Ali al Zarqani et Naguib Mahfouz, le film est sorti en 1958. Ce film est non seulement considéré comme la mise en lumière de l’histoire d’une femme révolutionnaire importante, mais aussi comme montrant la lutte du peuple algérien contre l’occupation française. 

Ce film de référence brosse le portrait de Djamila Bouhired. Il est à noter que Djamila l’Algérienne est le premier et le seul récit audiovisuel à se concentrer uniquement sur le rôle des femmes algériennes dans la guerre d’Algérie. «Le premier film explicitement politique de Chahine a réussi à galvaniser une large solidarité avec la résistance algérienne de tout le monde arabe, à commencer par l’Egypte. Djamila l’Algérienne fait partie du Top 100 des films de l’histoire du cinéma égyptien.» 

Ainsi, demain sera programmé, à partir de 13h, le film égypto-soviétique Un jour, le Nil, réalisé par Youssef Chahine en 1968. Le synopsis du film revient sur la dérivation du courant du Nil en 1964 lors de la construction du barrage d’Assouan. Yehia n’est pas un vrai travailleur mais un écrivain engagé, fatigué par des années d’activisme. «A cause de ce passé et de cette fatigue, la jeune fille de bonne famille dont il tombe amoureux et qui l’aime, le quitte finalement. Parce qu’elle ne veut pas d’un homme épuisé. Mais Yehia se concentre sur la couverture des secrets de l’énorme projet. 

Et le reste des personnalités commence à se remémorer le passé, à travers l’histoire d’un honnête médecin qui rejoint le barrage pour servir son personnel, Nadia qui refuse de déménager à Assouan avec son mari Amin et l’ingénieur russe Alex dont la femme ne supporte pas la vie en Egypte», lit-on sur la fiche technique. Enfin, le dernier film à l’affiche le mercredi 31 juillet et le jeudi 1er août à 13h est le 33e long métrage de Youssef Chahine Le Destin, sorti dans les salles en 1997. Une histoire qui se situe au XIIe siècle, traitant de la  tolérance. A la même année, le film a remporté le Prix du cinquantième anniversaire du Festival de Cannes.

Pour rappel, Youssef Chahine commence ses études au collège Saint Marc puis rejoint le Victoria College où il obtient son baccalauréat. A 21 ans, il quitte son Egypte natale pour aller étudier le cinéma au Pasadena Playhouse dans les environs de Los Angeles. A son retour, trois ans plus tard, en 1948, l’occasion lui est donnée, grâce à Alvise Orfanell, de réaliser son premier film, Papa Amin, qui sort en 1950. Il est invité pour la première fois au Festival de Cannes en 1951, pour son film Le Fils du Nil. En 1954, il lance la carrière d’acteur d’Omar Sharif dans son film Le Démon du désert.  

Mais le film qui marqua sa carrière fut Gare centrale, en 1958, chef d’œuvre qui lui permit d’être reconnu comme l’un des plus grands cinéastes du XXe siècle. Chahine est crédité de la réalisation de 5 films mettant en vedette Salah Zulfikar dans des films importants dont Saladin (1963), Un jour, le Nil (1968) et Ces gens du Nil (1972). Dans Bayya’ al-khawatim, sorti en France sous le titre Le vendeur de bagues en 1973, il met en scène la diva Fairouz. En 1964, il quitte l’Egypte pour le Liban, puis retourne dans son pays en 1967.. Il réalise le logotype de la société Pyramid Distribution, fondée en 1989 et fréquent distributeur de ses films, avec lequel il entretenait de bonnes relations. Ce logo représente les Pyramides de Gizeh, complétées de sa signature en lettres blanches. 

En 1992, il s’essaie également au théâtre avec l’adaptation de Caligula d’Albert Camus donné à la Comédie-Française. Fréquemment confronté à la censure, Youssef Chahine ne cesse néanmoins de dénoncer la bêtise et l’intégrisme, tout en multipliant les choix stylistiques, du mélodrame chanté C’est toi mon amour avec Farid El Atrache, à la reconstitution historique Adieu Bonaparte de l’évocation autobiographique Alexandrie pourquoi au ballet  Le Destin. 

En juin 2008, le réalisateur est victime d’une hémorragie cérébrale qui le plonge dans le coma. Il est alors hospitalisé à l’hôpital américain de Neuilly avant d’être rapatrié en Egypte. Youssef Chahine meurt le 27 juillet 2008 au Caire. Il est inhumé dans la crypte familiale à Alexandrie. 
 

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