Cinéma. Prix «Bouamari-Vautier de l'association France-Algérie : L’amitié algéro-française s’affiche

12/01/2022 mis à jour: 01:20
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Photo : D. R.

Annuellement, le prix Bouamari-Vautier est décerné par l’association France Algérie, présidée par Arnaud Montebourg. Ce prix récompense en numéraire le premier film fiction et le premier documentaire, en soutien  au cinéma algérien émergent.

L’Association France-Algérie a été fondée le 20 juin 1963, à l’initiative de Germaine Tillion et avec le soutien du général de Gaulle, par des personnalités françaises réunies autour d’Edmond Michelet, ancien garde des Sceaux, qui avaient en commun la conviction profonde que l’accession de l’Algérie à l’Indépendance en

juillet 1962 pouvaient établir entre les deux États et les deux peuples une ère nouvelle  de relations faites d’estime et d’amitié. Se trouvaient parmi ces personnalités d’anciens résistants français, comme Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle Anthonioz, André et Anise Postel Vinay, Joseph Rovan, David Rousset, Robert Buron, Stéphane Hessel. 

Se trouvaient aussi des responsables militaires ou des fonctionnaires qui avaient dénoncé les terribles dérives de la guerre  d’Algérie et s’y était opposé comme le général Jacques Pâris de Bollardière, le général Pierre Billotte, Paul Teitgen, des journalistes et hommes de lettres comme Jean Daniel, Jean Lacouture, Jean-Marie Domenach, André Froissart, François Mauriac. 

Il  y avait aussi des pieds- noirs qui avaient su résister au fatal engrenage de la haine et  de la violence pendant les années de guerre, des responsables étudiants algériens et français anti-colonialistes qui avaient milité ensemble, tous désormais pressés de tourner une page d’histoire douloureuse et confiants dans l’avenir.  

Certains animaient déjà des associations de solidarité avec le peuple algérien : Le Fonds d’aide aux victimes des attentats de l’OAS créé en 1961 par André Postel Vinay et François Bloch-Lainé, Le Fonds de solidarité Franco-Algérien, créé par Germaine Tillion et Pierre Emmanuel et Le Comité Djamila Boupacha par Françoise de Liencourt et J. Fonlupt-Esperaber. 

Ils furent rapidement rejoints par des jeunes qui avaient accompli leur service militaire en Algérie ou qui y avaient effectué leur stage d’élèves de l’Ecole nationale d’administration, comme Pierre Joxe, Jean-Pierre Chevènement ou Bernard Stasi et d’autres encore. 

Tous sont restés fidèles à leur engagement et acquis à une coopération exemplaire dans le respect des intérêts de chacun en faveur d’une entente durable entre les deux Etats et les deux peuples français et algérien.  

Depuis sa création, les relations ont été marquées tantôt par de réelles avancées dans la compréhension et la coopération entre la France et l’Algérie et tantôt par l’accumulation de malentendus et d’occasions manquées. 

L’Association France-Algérie a multiplié durant toute cette période, parfois en liaison avec son homologue l’Association Algérie-France, créée en Algérie en 1964, actuellement  en sommeil mais dont on espère la refondation, les initiatives de voyages d’élus locaux en Algérie et Algériens en France, d’échange de jeunes, de colloques à  caractère varié, économique ou historique et de manifestations culturelles.   

Aujourd’hui, l’Association France-Algérie est reconnue par tous car elle a su garder l’esprit et la conviction qui animait, en 1962, la majorité du peuple français, toutes tendances politiques confondues, dans son soutien à l’Indépendance de l’Algérie à laquelle, consulté à deux reprises, il avait répondu massivement oui. 

L’Association favorise, depuis 2005, la création de filiales locales dans toute la  France. Elles sont aujourd’hui au nombre de 6. L’AFA soutient, en liaison avec les instances algériennes, les projets de toute nature, économiques, culturels et humains qui renforcent la connaissance réciproque des sociétés civiles française et algérienne. 

L’association France-Algérie, considérant le cinéma comme un réel outil de développement et de connaissance, s’inscrit dans la volonté d’encourager les  jeunes cinéastes algériens et franco-algériens en leur apportant une visibilité nouvelle et le développement d’un réseau professionnel.  

Dans cet esprit, L’AFA organise annuellement le prix Bouamari-Vautier, deux réalisateurs qui ont marqué le cinéma algérien par leur regard et leur engagement. 

Ce prix récompense en numéraire un premier long métrage et un premier documentaire réalisés et sortis durant les deux années qui précèdent la cérémonie de remise du Prix.  

Sous la houlette d’un comité de cinéma de l’AFA, coordonné par Flora Boumia, directrice de production et consultante Culture & Tourisme, un appel à candidature est lancé et un Jury est installé.

Une cérémonie de remise du prix a été accueillie à la FEMIS en fin janvier 202l. Les films récompensés ont été applaudis par une audience importante et des personnalités du monde du cinéma. 

Le long métrage Papicha de Mounia Meddour  et Le documentaire Derwisha de Leïla Beratto et Camille Millerand avaient été primés. 

A l’occasion de la nouvelle année 2022, Le président de l’association France Algérie, Arnaud Montebourg, et le délégué général, Jean-Louis Levet, ont formulé conjointement leurs vœux - publié  le 8 janvier  2022 sur le site de  dans AFA -, placés sous le signe de l’amitié algéro-française : «Que l’année nouvelle ouvre, au-delà des difficultés d’aujourd’hui, des perspectives fécondes pour les relations entre la France et l’Algérie, et entre nos deux peuples, qui ont tant de choses en partage. 2021 aura été bien maussade, tant les malentendus, les déclarations ou les décisions ont brisé tout élan. Tirons-en la leçon. C’est en se tournant résolument vers l’avenir, vers des projets à partager, que s’établira la confiance. Le respect des mémoires est nécessaire, mais c’est de notre avenir commun que nos deux peuples veulent se saisir. 2022 marquera le soixantième anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie : ceux qui, en France et dès le début, avaient résolument choisi de soutenir la cause de la liberté pour le peuple algérien, et tous les Français qui avaient massivement approuvé par référendum l’indépendance et la coopération, savent bien qu’une nouvelle page doit s’écrire. Cela n’ira pas de soi, car, des deux côtés de la Méditerranée, les obstacles ne manqueront pas de surgir. La campagne présidentielle française sera l’occasion pour certains d’exacerber les tensions et les discordes, de flatter les nostalgiques de la colonisation. De même, en Algérie, les défis économiques difficiles seront le prétexte à poursuivre de vaines campagnes hostiles.  L’année qui s’ouvre sera donc pour tous ceux qui veulent faire vivre l’amitié entre les peuples français et algériens, une année exigeante. L’Association France Algérie entend bien contribuer à rappeler l’essentiel : l’intérêt de nos deux pays est dans une coopération confiante et équilibrée. Dans la mondialisation, face aux enjeux réels, nous avons tout à gagner à œuvrer ensemble, en écartant les fauteurs de haine. C’est le vœu que nous formons, en souhaitant pour chacune et chacun une heureuse année nouvelle, et pour les relations franco-algériennes un nouveau départ.»

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