Lors d’une rencontre avec la presse, le 6 mars à Alger, les représentants de groupe Holcim-Lafarge ont dressé le bilan de leurs investissements en Algérie et ont dévoilé les perspectives de développement pour les prochaines années.
Dans ce cadre, Nicolas Georges, représentant du groupe en Algérie, a annoncé le lancement en 2024 d’un investissement de 30 millions de dollars dans une nouvelle capacité de production. L’accord relatif à ce nouveau projet sera signé prochainement et les détails seront rendus publics par la suite.
En attendant, le groupe investira 5 millions de dollars pour six nouveaux produits alors que 50 millions de dollars seront dédiés à entre 2024 et 2026 au renforcement de la chaîne logistique. En matière d’exportations, les résultats s’annoncent également en hausse, selon Nicolas Georges qui a qualifié d’«exponentielle» l’augmentation entre 2018 et 2023.
Ainsi, le volume exporté est passé de 0,4 million de tonnes en 2018 à 34 millions de tonnes en 2023 dont 40% de produits finis ciment, pour une valeur dépassant 140 millions de dollars américains.
«Aujourd’hui, et malgré le contexte international difficile, Holcim El-Djazaïr reste déterminé à continuer de croître ses exportations et vise à exporter plus de 3,8 millions de tonnes de ses produits sur l’ensemble de l’année 2024», s’est engagé le représentant du groupe en Algérie. Pour 2027, les prévisions en matière d’exportation sont de 4,6 millions de tonnes.
Ce qui explique l’intensification du programme d'investissement les prochains mois, en plus des 18 millions de dollars déjà investis. Il s’agit aussi pour le groupe de consolider sa stratégie axée sur le développement durable, la protection de l'environnement et la priorisation des exportations de produits finis.
Parmi ces projets durables figure le démarrage du chargeur automatique de navires au port de Djendjen, avec une capacité de chargement de 18 000 tonnes par jour. Des quais, des silos de stockage et une plateforme logistique dédiée à l'exportation ont également été construits, avec une extension prévue d'ici la fin d'année.
S’inscrivant dans la durabilité, Holcim qui compte en Algérie plus de 4300 collaborateurs engagés, avec environ 2 milliards d'euros de capitaux employés et une part de marché de 35% pour le ciment mise sur les solutions de solutions de construction innovantes et durables.
Le cap est mis dans ce cadre sur la décarbonation des installations en utilisant de plus en plus d'énergies renouvelables dans le processus industriel ainsi que dans le transport de matières et de marchandises.
«Outre les améliorations des infrastructures et de la logistique, il est crucial de maintenir un engagement envers la qualité et la durabilité des produits cimentiers afin de répondre aux normes internationales et de satisfaire aux demandes changeantes des marchés étrangers», estime à ce sujet le représentant de Holcim.
Pour ce dernier, il ne faut pas négliger non plus l'importance de la décarbonation et de la capture du carbone pour atteindre les objectifs de l'Algérie en matière d'exportations hors hydrocarbures.
Après que l’Europe ait récemment voté en faveur de l'instauration d'une taxe carbone sur certains produits d'importation toutes les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie risquent d'être soumises à des taxes à l'entrée en Europe à partir de 2026.
«Pour rester compétitifs sur le marché européen après 2026, il est donc nécessaire d'accélérer au plus tôt notre transition vers une économie décarbonée.
Cela implique de réduire nos émissions de CO2 dans la fabrication et le transport des produits exportés, afin de répondre aux exigences de la taxation carbone progressive de l'Europe», note le groupe pour qui il est essentiel de prendre en compte ces enjeux et de travailler activement à la décarbonation des industries et des exportations.