La fin de Ramadhan et les préparatifs de l’Aïd El Fitr ont été marqués cette année dans la wilaya de Chlef par un événement exceptionnel durant la nuit de dimanche à lundi passés.
En effet, des pluies continues sont tombées faisant la joie des agriculteurs et apportant un soulagement aux populations locales, du fait de leur impact positif sur les cultures des céréales en pleine croissance et les réserves d’eau souterraines et superficielles après un manque récurrent de précipitations.
Cela a fait dire à beaucoup d’habitants que ce mois sacré a apporté bonheur et sérénité aux citoyens dans la mesure où il s’est déroulé dans des conditions normales sous des températures plus clémentes.
La solidarité envers les démunis était aussi au rendez-vous avec la création de 47 lieux et restaurants El Rahma ayant distribué, selon la DAS, quelque 500 000 repas à travers la wilaya durant la première quinzaine de Ramadhan.
Cet élan remarquable de solidarité, on le doit surtout aux nombreux bienfaiteurs locaux qui se sont mobilisés, comme à l’accoutumée, pour servir des repas d’iftar aux plus démunis, aux SDF et même les personnes de passage.
Les derniers jours du mois sacré constituent généralement des moments privilégiés pour les familles de préparer les fêtes de l’Aid El Fitr, avec l’achat de nouveaux habits pour leurs enfants, la préparation des gâteaux traditionnels et la constitution de leurs provisions domestiques.
C’est pourquoi, des centaines de conducteurs et de familles ne cessent d’affluer quotidiennement au centre-ville de Chlef, transformé en grand bazar, où il n’y a pas un local qui ne soit pas aménagé en lieu commercial débordant même sur les trottoirs.
On y vient de tous les coins de la région et même des wilayas limitrophes, car la ville de Chlef reste un carrefour incontournable d’échanges commerciaux au centre-ouest du pays. Elle est animée de jour comme de nuit, aussi bien au centre-ville que dans sa périphérie, englobant les grandes surfaces et les sites phares de loisirs et de divertissements, tels que le grand jardin de Hai Bensouna, le jardin public du 11 Décembre 1960 et la Place de la Solidarité, au centre de Chlef. Du coup, on assiste à des situations compliquées en matière de circulation des personnes et des véhicules.
Certains conducteurs garent leurs voitures n’importe où et n’importe comment alors que des familles accompagnées de leurs enfants à la recherche d’articles convenant à leurs besoins traversent la chaussée comme bon leur semble.
Ce qui gène considérablement le trafic routier. Ces derniers sont pour la plupart des retardataires qui n’ont pu effectuer ces achats en avance et doivent donc se plier aux exigences de leurs enfants concernant les choix des vêtements à porter à l’occasion des fêtes de l’Aid El Fitr.
Certaines familles interrogées se disent satisfaites de la disponibilité en quantité et en qualité des vêtements Made In Algeria, mais trouvent toutefois leurs prix un peu élevés par rapport à leur pouvoir d’achat. Pour ceux qui ont les moyens, ils se déplacent, nous dit-on, jusqu’aux magasins chics de la capitale pour acheter le prêt-à-porter surtout pour femmes. En plus de ces courses indispensables, les familles s’affairent pour préparer les gâteaux traditionnels qui garniront la table de l’Aïd El Fitr.
Cependant, au vu de la flambée des prix de certains produits comme les noix, les amandes et les cacahuètes, certaines familles ont dû opter cette année pour l’achat sur commande de leurs gâteaux préférés auprès de femmes professionnelles opérant à domicile. Elles estiment que le recours à ce moyen leur permet d’acquérir ces gâteaux moins cher que ceux préparés à la maison.
Aussi, à la veille de l’Aïd El Fitr, on enregistre une grande ruée sur les produits agricoles, tant au niveau des marchés de proximité que des vendeurs ambulants. Si les prix des légumes ont connu une certaine stabilité durant les dernières semaines, certains produits comme la carotte et l’aubergine ont vu tout de même leurs prix grimper ces derniers jours alors que celui de la pomme de terre atteint 125 DA/kilo.
Pour ce qui est des fruits, seule l’orange affiche un prix entre 200 DA et 225 DA /kilo, contrairement aux fraises en caissette (300 DA), les dattes entre 600 DA et 1000 DA/kilo, selon la variété et la pomme de 600 DA à 950 DA/kilo selon les catégories.
Les agrumes à Chlef, dont c’est le fief, auront encore de beaux jours devant eux, grâce aux investissements consentis par les producteurs et professionnels du secteur pour intensifier les cultures et accroître la production dans les pôles d’excellence de Chlef, Ardh En Beida, Oued Sly, Sobha, Boukadir, Oum Drou et Oued Fodda.
Chlef /
De notre correspondant Ahmed Yechkour