Changement climatique en Afrique : La BAD approuve un financement de 25 milliards de dollars

26/05/2022 mis à jour: 05:31
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La Banque africaine de développement (BAD), qui tient actuellement ses assemblées annuelles à Accra, au Ghana, a décidé de doubler le financement pour le climat en Afrique, en le portant à 25 milliards de dollars d’ici 2025, afin d’aider le continent à faire face aux fléaux climatiques.

Le président de la BAD, qui s’exprimait hier, lors de la cérémonie officielle d’ouverture des assemblées annuelles de la Banque, fait observer que l’Afrique ne représente que 4% de toutes les émissions mondiales de gaz à effet de serre. «Pourtant, le continent souffre de manière disproportionnée des impacts négatifs du changement climatique (...), subissant des pertes de 7 à 15 milliards de dollars par an, et pouvant atteindre 40 milliards de dollars par an d’ici 2030», souligne-t-il.

Il évoquera, par ailleurs, la mise en œuvre de l’initiative «Desert to Power de 20 milliards de dollars au Sahel, pour construire 10 000 mégawatts de production d’énergie solaire, ce qui permettra de fournir de l’électricité via l’énergie solaire à 250 millions de personnes et fera du Sahel la plus grande zone solaire du monde». L’institution œuvre en parallèle à aider les pays africains à s’assurer contre les phénomènes météorologiques extrêmes, par le biais de sa «facilité d’assurance contre les risques de catastrophe».

En plus d’un plan d’aide d’urgence à la production locale de denrées alimentaires, doté de 1,5 milliard de dollars, pour faire face aux retombées économiques de la crise ukrainienne, la Banque africaine de développement se veut aussi être, selon son président Akinwumi Adesina, «le fer de lance de la transition énergétique juste pour l’Afrique».

Un thème central des assemblées annuelles de la banque, cette année. Les progrès en matière de transition énergétique dépendent par ailleurs, selon le président de la BAD, du respect par les économies développées de leur engagement à fournir «au moins 100 milliards de dollars» de financement climatique par an aux pays en développement.

«Nous devons veiller à ce que les promesses faites lors de la COP26 à Glasgow soient tenues lors de la COP27 à Sharm El Sheikh, en Egypte, lors de la toute prochaine COP Afrique», insiste le président de la Banque africaine de développement.

A rappeler que la BAD et la Commission de l’Union africaine viennent d’approuver un plan de production alimentaire d’urgence pour le continent, doté de 1,5 milliard de dollars, afin de faire face à la crise alimentaire qu’ils jugent «imminente en Afrique» suite de la crise ukrainienne, qui a entraîné une hausse fulgurante des prix des produits alimentaires de base, en majorité importés, en plus des coûts des engrais et de l’énergie.

Selon Akinwumi Adesina, «le plan permettra de produire 38 millions de tonnes de nourriture, dont notamment du blé, du maïs, du riz et du soja». Un investissement qui ciblera 20 millions d’agriculteurs et rapportera, selon les initiateurs du programme, «12 milliards de dollars».

Le programme d’urgence a été élaboré, selon le président de la BAD, «suite à un accord mondial conclu par la Banque», en partenariat avec la Commission de l’Union africaine, les ministres africains des Finances, de l’Economie, de l’Agriculture, les institutions africaines de financement du développement, les agences des Nations unies, les pays développés et le directeur général du Fonds monétaire international.

La capitale ghanéenne Accra accueille, du 23 au 27 mai 2022, la 57e assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du groupe de la Banque africaine de développement et la 48e assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement. 

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