Ces pertes humaines qu’Israël cache à son opinion

13/12/2023 mis à jour: 08:10
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Photo : D. R.

Depuis le 7 octobre dernier et particulièrement le 31 du même mois, date d’entrée en scène de ses troupes à Ghaza, l’armée d’occupation israélienne a subi de lourdes pertes dans ses rangs qu’elle a sous-estimées.

Combats féroces et beaucoup de pertes. Ils ont tué de nombreux soldats. Nous combattons des fantômes. Malgré les raids, ils reviennent en force. Nous sommes dans un enfer. Nous brûlons. Bon nombre de corps de nos soldats tués par Hamas. Notre gouvernement va nous tuer et il ment.»

Cette déclaration est celle d’un soldat israélien qui avait diffusé, il y a deux jours, une vidéo de moins d’une minute,  où il apparaît debout, bien armé,  à côté d’un char, dans un champ de bataille sur fond de tirs d’obus et d’armes de guerre. Son message est, en fait, un véritable cri de détresse sur les pertes de plus en plus importantes dans les rangs des troupes israéliennes, engagées dans l’opération terrestre à Ghaza. Il intervient au moment où le quotidien de la gauche israélienne, Harretz publie une enquête sur le nombre de militaires blessés que l’entité sioniste cache à son opinion publique.

L’auteur a fait une tournée dans les hôpitaux pour rassembler et recouper toutes les informations sur la prise en charge des militaires blessés dès le lendemain du 7 octobre dernier, qui a marqué l’opération «Déluge d’Al Aqsa», menée par la résistance palestinienne. Ainsi, les données font état de la prise en charge de 1490 soldats à l’hôpital Berzelazi, 148 à Bethlehem, 148, à l’hôpital d’Ichilov à Tel-Aviv, 188 à l’hôpital Rambam, à Haifa, 209 à l’hôpital Hadussah à Al Qods, 139 à l’hôpital Share Zedek, Al Qods, 100 à l’hôpital de Soroka, au sud de Ghaza, où 500 autres étaient en soins à l’hôpital de Sheba.

Le total des militaires pris en charge a atteint 3852 blessés, auxquels il faut ajouter ceux pris en charge par les hôpitaux militaires, a précisé le quotidien, avant d’avancer un nombre global de 7000 blessés.

Un bilan qui a contraint les autorités israéliennes à rendre publiques les pertes humaines dans les rangs de leur armée et qui semblent encore en deçà de la réalité du terrain. Ainsi, Tel-Aviv a déclaré au journal Yedioth Ahronoth, qu’il y a eu «5000 soldats israéliens blessés au cours des combats  à Ghaza  depuis le 7 octobre dernier».

Or,  les opérations terrestres n’ont été lancées que le 31 octobre dernier, après la fin de la trêve de huit jours, qui a permis les échanges d’otages entre le Hamas et l’entité sioniste. Citant,  Limor Luria, chef du département de réadaptation au ministère israélien de la Défense, le journal a affirmé que «plus de 2000, sur les 5000 blessés, ont été reconnus officiellement handicapés».

Le responsable a qualifié les chiffres d’«astronomiques» avant d’ajouter qu’en plus des 5000, il y a 1000 soldats réguliers blessés, soignés par la défense israélienne et souligné que le département qu’il dirige «n’a jamais vécu une chose pareille. Plus de 58% des blessés que nous recevons souffrent de blessures graves aux mains et aux pieds, nécessitant notamment des opérations d’amputation. (…) Environ 7% de blessés souffrent de traumatismes psychologiques, un chiffre qui, nous le savons, va augmenter fortement, parce que l’hypothèse est que chaque corps blessé est également psychologiquement touché, sachant que les blessures psychologiques sont toujours découvertes des mois après la guerre».

«Nous n’avons pas connu un tel niveau de traumatisme»

Selon le responsable, 60 blessés arrivent chaque jour, à son département. Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a avancé le nombre de 425 soldats tués. En ce qui concerne les pertes humaines lors des opérations terrestres à Ghaza, qui ont commencé dès le 31 octobre, il y a eu, selon la même source, 97 tués et 559, blessés. Parmi les soldats blessés, 127 l’ont été grièvement, 213 modérément et 219 légèrement, soulignant qu’actuellement dans les hôpitaux, il y a 40 soldats grièvement blessés, 221 modérément blessés et 165 légèrement blessés.

Ces blessés sont évacués des champs de bataille de Ghaza, par l’unité d’élite de recherche et sauvetage héliportée 669, qui a effectué pas moins de 300 évacuations médicales, pour 600 soldats pris en charge dans des hôpitaux israéliens. Yedioth Ahronoth a cité aussi Idan Kaliman, responsable de  l’organisation en charge des personnes invalides au sein de l’armée israélienne, qui a affirmé : «Il y a une énorme quantité de blessés ici, avant même la vague de traumatismes qui nous submergera dans un an environ. Israël n’a pas connu un tel niveau de traumatisme.

Les premiers intervenants et les soldats ont vu des choses horribles depuis le début de la guerre. (…)»

Cela fait plus de neuf semaines que l’armée d’occupation patauge dans un marécage, d’où ses soldats risquent de ne jamais sortir vivants. Après avoir perdu la bataille de l’opinion publique et des médias, l’entité sioniste, malgré les aides militaires et le soutien de son allié, les Etas-Unis, n’a pas libéré les otages, ni arrêté un quelconque responsable de la résistance, qui depuis le début de cette guerre génocidaire, n’a fait que se renforcer en mettant sur le devant de la scène internationale la question palestinienne.

 

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