L’agression au couteau commise par un élève contre une enseignante en classe ne cesse de provoquer des réactions d’indignation au sein du corps enseignant dans la wilaya de Constantine.
Les faits sont survenus dimanche 29 septembre entre 9h et 10h au CEM El Mamoune situé à la cité Loucif, dans le secteur urbain de Bab El Kantara, non loin du CHU Ben Badis. Selon les témoignages recueillis auprès de l’une de ses collègues, et alors qu’elle était en train d’écrire au tableau, l’enseignante de mathématiques Houda Gh. a reçu un coup de couteau au dos, donné par un élève de 2e année moyenne.
L’agression a provoqué la panique au CEM, et des enseignantes sont intervenues pour évacuer la victime aux urgences du CHU. Cette dernière subira sept points de suture, selon ses collègues rencontrées hier lors d’un mouvement de protestation organisé devant le siège de la direction de l’éducation par le conseil syndical de la wilaya de Constantine, relevant du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste).
Dans un communiqué transmis à El Watan, ce dernier dénonce «cet acte commis en classe contre une enseignante en plein cours à la veille de la célébration de la Journée mondiale de l’enseignant, ce qui représente un autre crime commis contre l’enseignant qui commence à craindre sérieusement pour sa vie».
Le même conseil a appelé à un arrêt de travail durant la matinée d’hier pour tenir un sit-in de protestation et de solidarité avec leur collègue. Certains parmi les présents rencontrés après le sit-in ont révélé que la victime, résidant à la localité de Bekira, dans la commune de Hamma Bouziane, et qui est une enseignante formatrice en mathématiques, cumulant plus de 20 ans d’expérience, a bénéficié d’un arrêt de travail car souffrant encore des séquelles psychologiques de cette agression.
Nos interlocuteurs n’ont pas manqué de dénoncer ce qu’ils ont qualifié de «silence déplorable» de la part de la direction de l’éducation de Constantine, qui «a préféré maintenir un black-out total au sujet de l’incident». Concernant le collégien qui a commis cet acte, rien n’a été communiqué au sujet des raisons qui l’ont poussé à agresser son enseignante en plein cours. Des collègues de la victime affirment qu’aucun incident n’a été enregistré entre la victime et son agresseur pour expliquer le recours à cet acte. Selon les informations que nous avons pu avoir, il a été présenté, hier, devant le juge.